6 janvier 2020
Qui sont les orques ?
La question du transfert des orques de Marineland vers la Chine nous interpelle sur leur nature et leur statut.
En mémoire de Tilikum, orque vedette du film Blackfish, décédée le 6 janvier 2017 après une vie misérable en captivité.
Rappel du contexte :
Marineland a fermement démenti le 2 janvier 2020 les rumeurs concernant un transfert des orques de Marineland vers la Chine, précisant cependant que ces déclarations ne valaient que pour 2020.
L’établissement et son « stock » d’animaux appartenant au groupe Parques Reunidos, Marineland ne peut en effet présager de la décision que prendront les dirigeants du groupe dans les années à venir s’agissant des orques et dauphins qui y sont détenus notamment au regard de la réglementation concernant la détention des cétacés en France qui devrait connaître des modifications. Le groupe a des comptes à rendre à ses investisseurs.
Le problème précisément est que ces animaux éminemment intelligents et sociaux soient traités comme des marchandises.
Or de nombreux scientifiques comme Lori Marino ou la Dr Naomi Rose nous confirment que ces animaux sont éminemment intelligents et qu’ils tissent des liens sociaux très complexes.( cf le rapport scientifique de Naomi Rose : Case Against Marine Mammals in Captivity).
Ces animaux ont conscience d’eux-mêmes, de la noyade. Ils pratiquent la solidarité, communiquent avec différents « dialectes », semblent avoir des noms. Ce sont des peuples de culture qu’ils se transmettent (outils, techniques de chasse, langage..)
C’est au vu de ces caractéristiques que des experts et intellectuels internationaux ont adopté la Déclaration des droits pour les cétacés, le 22 mai 2011 à l’Université d’Helsinki qui a été réitérée à Vancouver le 19 février 2012 en ces termes :
« Les baleines et les dauphins sont si intelligents qu’ils doivent être déclarés comme étant des personnes non humaines et se voir dès lors protégés par une Déclaration des Droits ».
Le gouvernement de l’Inde devait interdire les delphinariums sur la base de ces considérations.
La 23eme résolution de l’ONU reconnaît également qu’un certain nombre d’espèces de mammifères socialement complexes, telles que plusieurs espèces de cétacés, de grands singes et d’éléphants, montrent qu’elles ont une culture et en tire pour conséquence qu’outre les écosystèmes, les individus ou la diversité génétique, il faut préserver les cultures animales, en favorisant leur transmission d’une génération à l’autre, en évitant autant que faire se peut les perturbations anthropiques et en encourageant la recherche sur ces cultures.
C’est la raison pour laquelle ces animaux ne doivent pas être traités comme de simples marchandises mais comme les personnes qu’elles sont.
Dans cette perspective leur commerce devient immoral de même que leur mise en détention.
Toutefois certains lieux de détention sont pires que d’autres en termes de respect des droits et il est évident que transférer ces personnes en Chine marquerait un recul important de leurs droits.
Aussi il faut espérer que le groupe propriétaire du parc Marineland ne sacrifiera pas le destin de ces 4 personnes non-humaines sur l’autel de leurs intérêts financiers et acceptera de maintenir les orques dans le parc français dans l’attente d’une solution d’hébergement dans un sanctuaire marin.
La solution pourrait passer par des obligations de mise à la retraite pour les cétacés détenus dans les parcs.
Nous vous invitons à signer et partager la pétition adressée au Président de la République pour que les cétacés soient reconnus en France comme des personnes non-humaines avec toutes conséquences de droit.
Vous pouvez également écrire aux dirigeants du groupe [gcano@eurocofin.com] pour demander que les 4 personnes orques du parc Marineland soient maintenues en France en attendant leur transfert vers un sanctuaire.
Christine Grandjean