C'est assez

Delphinariums

METTRE UN TERMe à la souffrance des cétacés captifs

En 2023, il existe encore deux delphinariums en France avec un total de 4 orques et 23 dauphins en captivité. C’est Assez! considère que leur captivité est une source de maltraitance et un non-sens à la fois éthique et écologique. 

La sentience des cétacés

Le mot sentience définit la capacité à vivre des expériences subjectives en conscience. Elle suppose la possibilité de ressentir des émotions (plaisir, douleur, peur, joie…) en lien avec sa propre compréhension de son environnement. Les cétacés sont des êtres sentients hautement intelligents et aux capacités cognitives extraordinaires. 

L’ampleur de leur intelligence ne fait plus aucun doute et a été reconnue par la communauté scientifique internationale, en voici quelques exemples:

  • Ils passent avec succès le « test du miroir » permettant d’affirmer qu’ils ont conscience d’eux-mêmes et de leur corps.
  • Ils font preuve d’une grande empathie et de liens sociaux très forts envers leur groupe ce qui pourrait expliquer les phénomènes d’échouages massifs et les massacres de pods entiers, aucun des membres du groupe ne voulant abandonner les autres.
  • L’empathie dont ils font preuve va également au-delà de leur propre espèce. A plusieurs reprises, des dauphins ont ainsi été observés portant assistance à des personnes ou d’autres animaux en train de se noyer. 
  • Les cétacés disposent d’une culture propre à l’instar des éléphants. Ils sont capables d’utiliser des outils, de sculpter des bulles, de communiquer dans différents dialectes. Ils manifestent également une conscience de la mort à travers des pratiques de deuil. A Vancouver, l’orque Tahlequah a ainsi porté son bébé mort durant 17 jours et sur plus de 1600 Km. 

Ainsi, ces êtres complexes n’ont rien à faire dans les delphinariums qui ne peuvent en aucun cas satisfaire leurs besoins et sont ainsi la source d’une très grande souffrance aussi bien physique que psychologique. 

La souffrance des cétacés en captivité

La mortalité

Dans la nature, l’espérance de vie d’une orque mâle est de 60 à 70 ans et d’une femelle de 70 à 100 ans.  Or dans les bassins, leur espérance de vie dépasse rarement les 30 ans.

Dans la nature l’espérance de vie d’un dauphin (Tursiops Truncatus) est de 40 à 60 ans pour les mâles et 50 à 70 pour les femelles. Dans les bassins elle est souvent réduite de moitié.

Ces animaux meurent prématurément et pourtant ils sont à l’abri des dangers inhérents à la nature (collisions avec les bateaux, noyade dans les filets, prédateurs, pollution, manque de nourriture…) et bénéficient de soins constants prodigués par les soigneurs et les vétérinaires ainsi que d’une nourriture régulière. 

Entre janvier 2015 et octobre 2017, 10 cétacés sont morts dans les bassins métropolitains (dont 2 bébés) sur une trentaine d’individus et cela à des âges très précoces. 

Un bassin, aussi grand soit-il, ne pourra jamais offrir des conditions de vie décentes aux cétacés. 

Dans la nature, orques et dauphins sont de grands voyageurs, ils parcourent chaque jour des kilomètres à la cherchent de nourriture, dans le cadre d’exploration, ou encore d’interactions sociales.

Les cétacés vivent en 3 dimensions:

  • La surface. 
  • La profondeur.
  • Le son.  

L’ouïe est ainsi leur organe le plus développé. Ils communiquent et appréhendent ce qui les entoure grâce à leur sonar, leur système d’écholocation.   

Dans un bassin aux parois de béton et de verre, les sons se répercutent tellement que les dauphins sont amenés à mettre en veilleuse ce système de communication car non seulement cela leur procure de la gêne mais cela leur devient également inutile.   

Le stress et l’ennui liés à la captivité engendre souvent des comportements stéréotypés qui peuvent être à l’origine de lésions. Les orques en captivité rongent souvent les bords des bassins jusqu’à user totalement leurs dents et mettre leurs gencives à vif. 

Les aggressions (morsures, coups, fractures) sont également monnaie courante à cause de l’ennui et de l’exiguïté. 

Les maladies liées à la captivité.

A cause de conditions de détention inadaptée aux besoin des animaux, la captivité peut provoquer différentes maladies chez les cétacés:

  • Maladies rénales dues à la difficulté d’hydrater les animaux.

Dans la nature les poissons dont se nourrissent les cétacés sont naturellement hydratés, ce n’est pas le cas avec les poissons congelés dont l’apport hydrique est insuffisant. Il est ainsi nécessaire de leur donner des glaçons, des blocs de gélatine et de les hydrater régulièrement via une sonde gastrique.  

  • Les conséquences de l’eau chlorée: lésions oculaires (pouvant aller jusqu’à la cécité), lésions de la peau et problèmes respiratoires.
  • Obésité, anorexie.
  • Eczéma.
  • Dépression.

Ainsi, pour maintenir ces animaux en vie dans de telles conditions, il est nécessaire de les traiter régulièrement avec de nombreux médicaments : anxiolytiques, anti- ulcères, anti-dépresseurs, antifongiques, antibiotiques…  

Un impact délétère sur la conservation des espèces

Les delphinariums défendent leur activité en mettant notamment en avant leur participation à la conservation des espèces. 

Or, il faut noter que les deux espèces actuellement détenues en France: le dauphin (tursiop truncatus) et l’orque (orcinus orca) ne sont pas en danger d’extinction et que, malgré des pratiques de reproduction en captivité, aucun programme de réintroduction n’est en place à ce jour. 

Individus soumis au dressage et au chantage à la nourriture, malades, stressés et forcés à se produire en spectacle plusieurs fois par jour, la captivité des cétacés n’a aucune valeur pédagogique et véhicule une image faussée du vivant

En effet, les « tours » qui sont enseignés aux cétacés n’ont rien à voir avec leurs comportements naturels. La captivité ne leur permet pas d’exprimer leurs comportements naturels ni en tant qu’individu ni en tant que groupe. 

Quelle image des cétacés cela donne-t-il aux jeunes générations? A l’heure où l’érosion de la biodiversité atteint un stade alarmant aussi bien sur terre que dans les océans, ne faudrait-il pas éduquer les enfants au respect et à la préservation des espèces sauvages? 

C’est Assez! s’indigne face à l’instrumentalisation des animaux sensibles et intelligents réduit au rang d’objets de divertissement.