Marineland : Que vont devenir les orques des bassins d’antibes?

septembre 11, 2023No comments

Les associations craignent que les mammifères marins qui évoluent dans les bassins d’Antibes ne soient transférés dans d’autres bassins au lieu d’être libérés dans des sanctuaires. La faute à… une loi pourtant prévue pour améliorer le bien-être animal.

 
La rumeur les donne partantes pour le Japon. Inouk, Keijo‚ Wikie et Moana, les quatre orques qui vivent dans les bassins du Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) sont en tout cas surveillées comme le lait sur le feu. « On voit beaucoup de mouvement, les mammifères sont aussi déplacés dans les bassins médicaux sûrement pour les préparer au voyage » confie un militant de la cause animale.
 
Pourquoi autant de nervosité ? Parce que depuis 2021, une loi contre la maltraitance animale prévoit la fin de la captivité des orques en France d’ici 2026, sauf si ces grands animaux noirs et blancs évoluent dans des sanctuaires, ou dans le cadre de programmes scientifiques. Problème, pour l’instant, personne ne sait précisément ce que recouvrent ces exceptions car l’on attend depuis près de deux ans les textes réglementaires qui doivent les définir.
 
« Les arrêtés sont en cours de finalisation et les échanges avec les acteurs auront lieu dans les prochaines semaines » promet-on dans l’entourage de Sarah El Haïri, la secrétaire d’État en charge de la Biodiversité.
 
Dans l’attente, l’ONG C’est assez !, qui milite pour la fin de la captivité des dauphins et orques en France, a envoyé un courrier ce lundi 4 septembre pour réclamer la fin des « transferts commerciaux ».
 
Un remède pire que le mal?
 
En clair, l’ONG a peur que le remède soit pire que le mal. Alors que le flou perdure et que l’opinion publique semble se détourner des cétacés en captivité, le Marineland, seul parc français à accueillir des orques, pourrait être tenté de se débarrasser de ses animaux mais, et c’est là que le bât blesse, il n’y a pour l’instant aucune solution pour ces animaux incapables de chasser par eux-mêmes.
 
« Si dans deux mois, l’État ne nous répondait pas, nous irons devant le Conseil d’État », insiste Christine Grandjean, sa présidente qui a aussi posté une pétition pour empêcher le voyage des quatre au Japon, signée par plus de 64 000 personnes.
 
Surprenant pour des militants de la liberté des mammifères marins, l’ONG réclame « de maintenir les orques et les dauphins dans les bassins du Marineland d’Antibes ».
 
Des projets n’aboutis pour l’heure
 
De son côté le parc ne confirme, ni ne dément les mouvements vers le Japon. « En tant que responsables d’animaux, il est de notre devoir d’identifier et d’évaluer toutes les options possibles pour assurer les meilleures conditions d’hébergement et de bien-être sur le long terme pour tous les animaux, explique-t-on chez Marineland Côte d’Azur. Les discussions avec d’autres zoos font partie intégrante de notre travail. La collaboration entre institutions zoologiques est une pratique courante ».
 
Au Canada pour les géants noirs et blancs, en Grèce pour les grands dauphins… Des projets de réserves pour libérer ces animaux sont en cours mais rien d’abouti pour l’heure. Et pour cause, Il faudrait fermer une baie, trouver du personnel (soigneurs, vétérinaires)… Le tout sur de nombreuses années car on estime que les orques vivent environ 50 ans.
 
Au ministère de la Transition écologique, on rappelle qu’en février 2023 un appel d’offres avait été lancé pour une étude de faisabilité, appel d’offres resté infructueux. « C’est incompréhensible pour le pays qui possède le deuxième domaine maritime mondial, avec toutes les îles dont on dispose » s’étrangle Christine Grandjean.
 
Source : Reproduction de l’article Le Parisien du 5 septembre 2023

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