28 décembre 2020
Depuis des mois, nous voyons des masques chirurgicaux dans des endroits où ils ne devraient pas être : égouts, rues, plages, parcs…
Crédit photo : ©Peter Nicholls/Reuters |
Et maintenant, ils envahissent nos océans.
« Une fois que le plastique pénètre dans le milieu marin, il est très difficile de s’en débarrasser », a déclaré le Dr Teale Phelps Bondaroff, directeur de la recherche pour Oceans Asia.
Depuis le début de la pandémie, l’ONG a suivi le nombre de masques chirurgicaux échoués sur une île isolée au sud de Hong Kong.
« Environ six semaines après que la COVID ait frappé Hong Kong, donc fin février, nous avons commencé à trouver beaucoup de masques », a déclaré Mr Bondaroff.
Crédit photo : ©Oceans Asia |
« Ce qui est remarquable, c’est que nous ne trouvions pas de masques avant le début de cette pandémie ».
Les masques sont faits à partir de polypropylène, des fibres plastiques très fines résistant à la chaleur, à l’usure, à l’humidité…
« Le fait que nous commencions à trouver des masques qui se décomposent indique qu’il s’agit d’un réel problème, et les masques produisent des micro-plastiques », a déclaré le Dr Bondaroff.
Ces minuscules morceaux de plastique peuvent rester dans l’océan durant des centaines d’années, constituant une menace pour les poissons, mais également pour l’air
« La question à laquelle nous n’avons pas pu répondre était de savoir combien entrent dans nos océans. Nous ne le savions tout simplement pas », a-t-il poursuivi.
Crédit photo : ©Inconnu |
L’ONG OceansAsia a réalisé une étude pour tenter de le déterminer, et l’ONG a récemment partagé ses conclusions.
Sur les 52 milliards de masques fabriqués dans le monde en 2020, on pense que 1,56 milliard finiront dans nos océans cette année, ce qui entraînera entre 4 680 à 6 240 tonnes métriques supplémentaires de pollution plastique marine.
Pour arriver à cette estimation, Mr Bondaroff a déclaré que le rapport utilisait un taux de perte prudent de 3% et un poids moyen de 3 à 4 grammes pour un masque facial chirurgical en polypropylène à usage unique.
« Les 1,56 milliard de masques chirurgicaux qui sont entrés dans nos océans en 2020 sont là pour le long terme. Ils resteront dans l’océan durant 450 ans ou plus, et ils se diviseront en millions de petits morceaux. »
Le rapport note que les ventes mondiales de masques chirurgicaux sont passées d’environ 800 millions de dollars en 2019 à 166 milliards de dollars en 2020.
« C’est important, nous devons assurer la sécurité des gens, mais en même temps, ces masques ont un impact durable sur notre environnement, et nous le constatons sur les plages », a déclaré Bondaroff.
Malheureusement, ce problème ne représente qu’une petite partie de la pollution plastique envahissant nos océans.
Crédit photo : © Laurent Lombard / Opération Mer Propre |
Le rapport de l’ONG demande aux gens de porter des masques réutilisables chaque fois que c’est possible, de se débarrasser des masques de manière responsable et de réduire leur consommation globale de plastique à usage unique. Il appelle également les gouvernements à :
- Mettre en œuvre des politiques conçues pour encourager l’utilisation de masques réutilisables, telles que la publication de directives concernant la fabrication et l’utilisation appropriées des masques réutilisables.
- Favoriser l’innovation et le développement d’alternatives durables aux masques en plastique à usage unique.
- Découragez les incivilités et dissuader les gens de jeter leurs déchets en augmentant les amendes, mais aussi informer le public sur les moyens responsables d’éliminer les masques.
- Améliorer les systèmes de gestion des déchets pour réduire les pertes et les déversements.