Depuis plusieurs décennies, les associations de protection animale clament que le bassin dans lequel est enfermée Lolita ne répond pas aux normes fixées par l’Animal Welfare Act, une loi fédérale qui fixe (entre autres) des standards minimums concernant l’habitat des animaux captifs. En cause, une plateforme que l’orque doit contourner et qui ne lui permet pas de traverser son bassin en ligne droite, en longueur comme en largeur.
La Marine Mammal Commission (Commission sur les Mammifères Marins), un organisme gouvernemental américain qui travaille avec le Congrès, leur a récemment donné raison et a jugé, à son tour, que les dimensions du bassin de Lolita n’étaient pas conformes à la réglementation.
Pour Rebecca J. Lent, la directrice exécutive de la Commission, « les espaces minimums requis doivent être mesurés sans qu’il n’y ait d’obstruction, autrement la définition de ‘minimum’ devient dénuée de sens. »
En mars dernier, Lyndsay Cole de l’APHIS (le Service d’inspection sanitaire des animaux et des plantes, en charge de l’administration de l’Animal Welfare Act) avait fait une déclaration allant dans le même sens que celle faite par la Marine Mammal Commission: « La dimension horizontale minimum est uniquement calculée pour les zones du bassin qui ne sont pas obstruées et qui répondent aux critères de profondeur requis. »
Mais peu après ces déclarations, l’APHIS avait changé son fusil d’épaule, estimant que les obstacles tels que la plateforme située dans le bassin de Lolita étaient autorisés, tant que cela ne nuisait pas à l’animal. Sans préciser qui pouvait déterminer si cela était, ou non, une nuisance.
En mai, la Commission a demandé à l‘APHIS de clarifier sa position à ce sujet. Suite à cette requête, la spécialiste en relations publiques de l’APHIS Tanya Espinosa a déclaré au New Times que leur position n’avait pas changé: « La Marine Mammal Commission n’est pas l’agence chargée de faire respecter l’Animal Welfare Act. Je réitère mes précédentes déclarations en ce qui concerne l’îlot placé dans l’enclos. La mission et les pouvoirs de la Marine Mammal Commission sont très différentes de celles de l’APHIS. Nous travaillons étroitement avec la Commission depuis plus de 20 ans. Elle a soumis ses commentaires sur le dossier de la proposition d’article APHIS-2006-0085 . Nous les passerons en revue et les prendrons en considération, comme nous le faisons pour tous les commentaires soumis. Notre réponse officielle à tous ces commentaires apparaîtra dans la réglementation finale qui sera publiée dans le Registre Fédéral américain. »
Bien que la Commission n’ait pas de pouvoir de contrainte, en tant qu’instance travaillant avec le Congrès elle a l’autorité nécessaire pour interpréter les réglementations mises en place par l’APHIS.
En réponse à la dernière déclaration de Tanya Espinosa, le Dr. Lent espère que l’APHIS tiendra compte des remarques de la Commission, et reverra sa position concernant les mesures et les dimensions légales minimums des bassins.
Le sort de l’orque tient, une nouvelle fois, à l’interprétation de la réglementation en vigueur. Espérons que l’APHIS se rangera du côté de la Marine Mammal Commission et contraindra dans un avenir proche le Miami Seaquarium à envisager un autre habitat pour Lolita, qui reste une excellente candidate à la réhabilitation dans un sanctuaire marin.
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