5 décembre 2020
Chaque année, des millions de visiteurs se rendent dans les parcs marins pour voir les orques captives se produire lors de spectacles, les acclamant alors que ces animaux tournent en rond et font des sauts dans leur bassin étriqué. Mais il y a plus de 50 ans, lorsque les premières orques vivantes furent emmenées en captivité, le sentiment des spectateurs était nettement différent.
Jamais auparavant une orque n’avait été capturée vivante, et l’orque, qui fut ensuite nommée Wanda, a tout fait pour éviter d’être la première.
Durant des heures, Wanda a joué au chat et à la souris avec les membres de l’équipe du parc marin qui avait déployé un filet avait pour tenter de la capturer, mais elle réussit à s’en libérer.
Photo : Rachel S. |
Les deux tentatives précédentes avaient également échoué, car « l’animal semblait anticiper les intentions des hommes et avait réussi a éviter les pièges qui lui étaient tendus, faisant surface pour reprendre sa respiration à une quinzaine de mètres en dehors de la zone encerclée ».
« Peu avant sa fuite », écrira plus tard le personnel de Marineland, « nous l’avons vu s’étendre à la surface et émettre un certain nombre de bruyantes éructations par l’évent, après quoi nous avons vu l’animal s’allonger sur le dos et frapper ses nageoires à la surface avec beaucoup de force.
Selon un rapport sur cet incident publié le jour suivant dans le « Long Beach Independent Press Telegram », la foule qui s’était rassemblée était ravie que l’orque échappe à ses ravisseurs, l’acclamant à chaque à chaque fois qu‘elle y parvenait.
Durant l’une des tentatives pour capturer l’animal, un membre de l’équipe tomba à l’eau alors qu’il essayait d’attacher une corde autour de l‘orque, provoquant ainsi une grande agitation dans le public qui encourageait l’orque à s’échapper.
Au coucher du soleil, la persévérance de l’équipe de Marineland finit par payer au grand dam de la foule présente.
Wanda, épuisée par ses efforts répétés pour éviter les bateaux qui tentaient de la capturer, fut finalement prise au piège dans un filet. C’est sous les huées du public qu’elle fut transportée à terre pour être chargée sur le camion qui devait l’emmener vers sa nouvelle vie en captivité.
Photo : Jovana Ivastanin |
Selon le rapport qui a été fait à la suite de cette capture, Wanda était calme et docile lorsque qu’elle fut installée dans les quelques litres d’eau du caisson placée sur le camion, attendant son transfert par voie terrestre vers le Marineland of the Pacific, dans le Comté de Los Angeles (Californie).
Dès l’arrivée au delphinarium, Wanda fut placée dans un bassin ovale de 30 m par 15 mètre et d’une profondeur d’env. 5,80 mètre.
Elle s’est immédiatement jetée contre les parois, essayant sans doute de s’enfuir, puis elle s’est mise à nager sans s’arrêter tout autour de son bassin.
Photo : Rachel S. |
Le 20 novembre, à 20h30, l’orque est devenue violente, elle a alors pris de la vitesse et a frappé sa tête et son corps à plusieurs reprises contre les parois du bassin. Elle s’est ensuite mise à convulser violemment, et a rendu son dernier souffle.
Wanda décéda 2 jours seulement après avoir été enfermée. Beaucoup sont convaincus qu’il s’agissait d’un suicide.
Photo : Maria Rincon. |
C’est en 1964 que fut capturée une seconde orque.
Samuel Burich reçoit une commande de l’aquarium de Vancouver, tuer une orque pour en faire une reproduction grandeur nature.
L’orque fut harponnée par Burich près de East Point à Saturna Island (Colombie-Britannique, Canada). Malgré plusieurs tentatives pour l’achever, l’animal survécut.
Elle fut donc remorquée, blessée à Vancouver à la demande du directeur de l’aquarium Murray Newman afin de pouvoir la présenter au public. Pensant que le cétacé était une femelle, l’orque fut nommée Moby Doll.
Moby Doll ne survécut que 87 jours en captivité. Une nécropsie fut réalisée, c’est alors que l’on découvrit que l’orque était un mâle et non une femelle.
Depuis 1961, au moins 166 orques ont été capturées dans la nature, 129 de ces orques sont aujourd’hui décédées.
En comptant les orques nées dans les bassins, au moins 166 orques sont mortes en captivité. Ne sont pas répertoriés dans ces décès les 30 bébés mort-nés et les fausses couches.
SeaWorld détient 20 orques dans ses trois parcs aux États-Unis. Au moins quarante-neuf orques sont mortes dans les bassins de SeaWorld.
Note : Le 7 août 1970, plus de 80 orques résidentes du pod L-25 furent rassemblées à Penn Cove (Puget Sound, au large de Washington). 7 d’entre elles furent capturées et envoyées dans différents delphinarium. Parmi elles, seule Lolita, est toujours en vie, détenue au Miami Seaquarium.
Durant cette capture quatre juvéniles sont morts, ainsi qu’une femelle adulte qui s’est noyée prise au piège dans un filet alors qu’elle tentait de rejoindre son enfant.
La loi américaine de 1972 sur la protection des mammifères marins a mis un terme aux captures d’orques du Pacifique Nord-Est, les parcs marins se sont tournés vers l’Islande. Tilikum, Freya ou encore Keiko furent parmi les captifs les plus « célèbres ».
Des orques ont également été capturées à l’état sauvage dans les eaux russes pour alimenter les parcs marins en Russie et en Chine.
Aujourd’hui, au moins 62 orques sont détenus en captivité. 29 d’entre elles ont été capturées à l’état sauvage et 33 sont nées en captivité
Lire également : Moby Doll, l’orque qui a « changé le monde »
Traduction : C’est assez !
Source article : The Dodo
Source photos : Wanda’s Gallery – Inherently Wild