C'est assez

Qu’est-ce qui tue les orques sauvages ? 

2 décembre 2020 – Un article de Katherine Came

Un rapport couvrant une décennie d’autopsies a identifié  les menaces pesant sur les orques. 

Les rapports de pathologie sur plus de 50 individus qui se sont échouées durant près d’une décennie dans le nord-est du Pacifique et à Hawaï démontrent que les orques sont confrontées à une variété de menaces mortelles, dont beaucoup sont dues aux activités humaines.

Une étude analysant les rapports a été publiée dans la revue PLOS ONE. 

Les résultats de cette étude indiquent qu’il est essentiel de mieux comprendre et d’être conscient de chaque menace qui pèse sur cette espèce pour mieux gérer et conserver les populations d’épaulards. 

Il présente également une compréhension de base sur la santé des orques.

L’étude a été menée par une équipe de spécialistes des mammifères marins et des orques dirigée par le ministère de l’Agriculture de Colombie-Britannique et coordonnée par la SeaDoc Society, un programme basé à l’Université de Californie (Washington), le Davis’School of Veterinary Medicine. L’auteur principal, Stephen Raverty, et le co-auteur, John Ford, sont professeurs auxiliaires à l’Institut des océans et des pêches de l’Université de la Colombie-Britannique et au Département de zoologie.

Les orques comprennent celles provenant de populations saines ainsi que de populations en voie de disparition, comme les orques résidentes du Sud résidantes du sud qui régulièrement observées au large des côtes de la Colombie-Britannique, dans les États de Washington et de l’Oregon.

Sur 52 orques échouées entre 2004 et 2013, les causes de décès ont été déterminées pour 42% d‘entre elles. Par exemple, un bébé est mort de septicémie à la suite d’une blessure due à un hameçon utilisé pour le flétan. Une autre est morte de faim. Deux orques sont décédées à cause de traumatismes contondants dus à des collisions avec des navires. Les autres causes de décès comprennent des maladies infectieuses et des carences nutritionnelles.

« Nous pouvons faire mieux »

Bien qu’il n’y ait pas de cause commune à ces décès, l’étude a permis de mettre en avant un thème commun : les décès d’origine humaine se sont produits dans toutes les classes d’âge – des juvéniles aux subadultes et aux adultes.

« En Colombie-Britannique, nous avons perdu neuf orques résidentes du Sud: 2 adultes, 2 subadultes et un bébé qui sont morts à cause d’un traumatisme ; l’un de ces décès a été causé par une hélice (confirmé),  le décès d’un adulte et de deux subadultes sont dus à des collisions avec des navires (présumés) », a déclaré l’auteur principal Stephen Raverty, vétérinaire pathologiste au ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique et professeur adjoint à l’Institut des océans et des pêches de l’UBC. 

« L’une de ces orques emblématiques est décédée d’une infection fongique due à une balise de suivi satellitaire. »

Un autre décès était dû à des causes naturelles et deux autres n’ont pas pu être déterminés. La moitié des décès d’orques parmi la population des résidentes du Sud identifiés dans cette étude ont été causés par des activités humaines. »

« Personne n’aime penser que nous faisons directement du mal à ces animaux »,  ont déclaré Joe Gaydos et Karen C. Drayer, co-auteurs de l’étude. 

« Mais il est important de se rendre compte que nous ne leur nuisons pas seulement indirectement en raison de facteurs tels que le manque de saumon, la perturbation due aux navires ou aux polluants. Il y a aussi les collisions avec les navires et les hameçons. Le fait que les humains tuent directement les épaulards de toutes les classes d’âge est important ; cela nous prouve que nous pouvons faire un meilleur travail. »

En 2004, Raverty et Graydos ont co-développé un protocole standardisé d’autopsie des épaulards. Révisé en 2014 avec l’aide de Judy St.Leger, une pathologiste travaillant pour SeaWorld, ce guide a permis d’améliorer les autopsies des orques décédées.

Les résultats des nécropsies systématiques d’épaulards décédés dans le dans le cadre de cet examen sont uniques et établiront des renseignements de base essentiels pour évaluer les efforts d’atténuation futurs », a déclaré M. Raverty. « Ce travail contribue à une meilleure compréhension des répercussions dues aux activités humaines et aux facteurs environnementaux actuels sur les orques. »

Les auteurs de ce rapport reconnaissent qu’il donne une image incomplète de la santé et de la mortalité des orques. Les nécropsies ne peuvent être effectuées que sur des orques trouvées dans un état adéquat pour les recevoir, et même dans ce cas, la cause du décès ne peut pas toujours être déterminée. Mais le rapport offre l’un des regards les plus complets à ce jour sur la multitude de menaces humaines et environnementales affectant les épaulards et peut aider à orienter des stratégies visant à mieux les protéger.

Traduction : C’est assez ! 

Source : UBC – The University of British Columbia Institute 

Crédit photos : 

1 – Scarlet (J50) et sa mère Slick (J16) dans la Mer de Salish en août 2018 – ©Katy Foster/NOAA Fisheries

2 – Double Stuf (J34) – Son corps a été retrouvé près de Sechelt, en Colombie-Britannique, le 21 décembre 2016. L’examen post mortem a indiqué qu’il est mort d’un trauma suite à une collision avec un bateau – ©Paul Cottrell/Fisheries and Oceans Canada

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