C'est assez

Les entreprises de whale watching priées d’arrêter de déranger les orques résidentes, une espèce en danger critique d’extinction

Un article de RNDC du 2 septembre 2020 

Nous demandons aux bateaux commerciaux et aux plaisanciers de « prendre l’engagement » de protéger les orques enceintes. 

Aujourd’hui, des groupes de conservation nationaux et régionaux et des experts environnementaux reconnus ont soumis une lettre à tous les opérateurs américains de whale watching leur demandant de  « prendre l’engagement »  de suspendre les observations concernant la population des orques résidentes du Sud, avec effet immédiat. 

Ces groupes de conservation sont : «  Friends of the San Juans »,  « Natural Resources Defense Council (NRDC) », « Seattle Aquarium », « The Whale Trail », et « Washington Environmental Council ». 

Depuis 1998, la population des orques résidentes du sud a diminué de façon abrupte, pour atteindre actuellement 73 individus. La demande adressée aux opérateurs intervient à un moment critique pour cette population d‘orques très menacée, alors que les scientifiques ont récemment confirmé trois orques gestantes, dont Tahlequah* qui en 2018, a suscité l’émotion au niveau internationale alors qu’elle a parcouru plus de 1600 km durant 17 jours pleurant la perte de son petit.

« Les nouvelles récentes selon lesquelles au moins  plusieurs femelles sont gestantes représentent  une lueur d’espoir pour cette population en grande difficulté », déclare Mindy Roberts, du Washington Environmental Council et ancien membre du groupe de travail pour le rétablissement des orques dirigé par le gouverneur Inslee. 

« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons leur fournir l’espace et le calme nécessaires pour qu’elles cherchent  du saumon quinnat (une espèce qui se fait rare), se reposer, socialiser, mettre bas et élever des bébés en bonne santé. »   

La demande de suspension l’observation des orques complète et prolonge les accords déjà en place depuis 2019 au Canada. L’engagement de suspendre l’observation aux États-Unis durerait au moins un an, à partir de maintenant.

Un récent rapport sur la viabilité économique préparé pour le Washington Department of Fish & Wildlife, confirme que les opérateurs de whale watching « ne sont pas financièrement dépendants de l’observation des orques résidentes du sud, et que cette industrie est restée rentable malgré les restrictions précédentes des opportunités d’observation pour cette population par le passé. 

En vertu de cet engagement, l’observation des baleines peut continuer à fonctionner tout en se concentrant sur d’autres espèces de baleines et d’animaux sauvages. 

Au cours de la dernière décennie, alors que le nombre d’orques résidentes du sud n’a cessé de baisser, le nombre de navires de whale watching a plus que doublé et les revenus de ces entreprises ont presque triplé.

« La science est claire, le besoin est clair et maintenant l’économie est claire », commente Donna Sandstrom de The Whale Trail et ancien membre du groupe de travail sur le rétablissement des orques du gouverneur Inslee. « Les passagers veulent soutenir les entreprises qui font des efforts supplémentaires et font ce qu’il faut pour protéger les orques résidentes du sud. Cela devrait être un argument de vente pour que les opérateurs américains prennent cet engagement. » 

Le manque de saumon, la pollution de l’eau et les perturbations acoustiques et physiques dues aux navires sont les principales menaces qui pèsent sur les orques résidentes du sud et les pousseront à l’extinction à moins que des mesures supplémentaires ne soient prises. 

Des études montrent que le bruit et la disponibilité du saumon sont inextricablement liés, car les orques dépendent de l’écholocation pour trouver leurs proies.

« La réduction du bruit et des perturbations d’origine humaine de tous les navires aura un avantage immédiat pour les orques résidentes du Sud », a déclaré Michael Jasny, directeur de la protection des mammifères marins au NRDC (Natural Resources Defense Council). 

« D’autres facteurs comme travailler à l’abondance du saumon quinnat sont essentiels, mais cela prendra du temps, tandis que la réduction des perturbations améliorera la survie et le rétablissement de cette population dès maintenant. »

J56 and J31, photo by Researcher Mark Sears (permit #21348)

                                               J56 and J31, photo by Researcher Mark Sears (permit #21348)

« Alors que nous soutenons une industrie durable de whale watching pour éduquer le public et les inciter à la conservation, nous demandons aux opérateurs de se concentrer sur d’autres espèces et de donner aux orques résidentes du Sud, une espèce en danger critique d’extinction, un espace supplémentaire durant cette crise », a déclaré Nora Nickum, responsable de la politique océanique du Seattle Aquarium. 

« Nous devons donner aux orques gestantes les meilleures chances d’avoir des bébés sains et prospères.»

En prenant cet engagement, les opérateurs de whale watching s’engagent à ne pas planifier ou diriger des excursions pour observer les orques résidentes du sud, en restant à 1/2 mille marin (1000 mètres) des orques pendant un an. 

Selon la Washington Academy of Science, une distance d’un demi-mille marin est la moins susceptible de causer des perturbations. 

Si des orques résidentes du sud sont rencontrées accidentellement lors de l’observation d’autres baleines, les opérateurs ne devront pas s’approcher, ni les suivre. Si des orques résidentes du sud sont rencontrées en transit, les opérateurs devront ralentir pour réduire le bruit, mais continueraient leur chemin. 

En échange de leur engagement, les organisations environnementales rendront public tous les exploitants de navires commerciaux qui s’engagent en faveur de la conservation. 

Les plaisanciers sont priés de prendre un engagement similaire : 

« Les plaisanciers ont également un rôle important à jouer pour la protection des orques résidentes du sud et nous encourageons tous les voiliers et les plaisanciers, les kayakistes et les jets-skieurs à  prendre cet engagement  et à fournir à ces orques plus d’espace pour prospérer », a déclaré Lovel Pratt, de Marine Protection et directeur des politiques chez Friends of the San Juans. « Les gens peuvent observer les baleines depuis le rivage sans les déranger. »

La suspension de l’observation des orques résidentes du sud par tous les navires reste une  recommandation du groupe de travail de récupération des orques du gouverneur Inslee comme une étape critique vers la récupération des orques.

Traduction : C’est assez ! 

*NOTE : Tahlequah est de nouveau Maman. Elle a mis au monde son bébé (J57) le 4 septembre 2020. 

Crédit photo : ©Katie Jones pour le Center for Whale Research

Le nouveau-né semble en bonne santé. Il a été observé nageant vigoureusement aux côtés de sa Maman alors qu’il est dans son deuxième jour de vie.




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