6 septembre 2020
« C’est une nouvelle fabuleuse », a déclaré Ken Balcomb, directeur fondateur du Centre for Whale Research, à propos du nouveau bébé, qu’il a observé samedi à San Juan Islands, dans la Mer des Salish.
Crédit photo : ©Katie Jones pour le Center for Whale Research |
Son bébé (J57) semblait en bonne santé et précoce, nageant vigoureusement aux côtés de sa Maman alors qu’il est dans son deuxième jour de vie.
« Nous savons qu’il n’est pas né aujourd’hui car sa nageoire dorsale est droite, et nous savons qu’il faut un jour ou deux pour qu’elle se redresse après avoir été recourbée dans le ventre de sa mère. »
J57 est officiellement né le 4 septembre.
Les scientifiques du Center for Whale Research ont dû interrompre leurs observations afin de ne pas perturber la mère et son bébé.
« Tahlequah était très fuyante. Nous avons donc mis fin à notre rencontre avec elle au bout de quelques minutes et leur avons souhaité bonne route », ont-ils déclaré
Le sexe du bébé n’a donc pas pu être déterminé.
Tahlequah, a touché le cœur du monde entier durant l’été 2018, lorsqu’elle a perdu un bébé qui n’a vécu que quelques instants après sa naissance.
Elle avait alors porté le corps de son petit durant 17 jours sur plus de 1600 kms, refusant de le laisser partir.
Selon Andrew Trites, de l’institut pour les océans et la pêche, durant sa grossesse, Tahlequah ne manquait pas de nourriture, et semblait en bonne santé.
En juillet dernier, des images prises par drone montraient que des femelles des trois groupes d’orques résidentes du Sud étaient gestantes.
« Le fait que Tahlequah est menée sa grossesse à terme est très encourageant », a déclaré M. Durban samedi soir. « Et nous espérons que notre surveillance continue montrera qu’il est en bonne santé, et qu’il permettra de surveiller sa croissance ».
Chaque nouveau-né est important pour les pods J, K et L, une population dont le nombre d’individus n’a cessé de diminuer jusqu’à atteindre 72 orques, le chiffre le plus bas depuis plus de 40 ans.
Les orques résidentes du sud sont récemment revenues dans leurs eaux de villégiature durant l’été, les îles San Juan.
Samedi, la scientifique Deborah Giles était sur place, et avec l’aide de son chien renifleur, elle a collecté des échantillons de matières fécales de ces orques pour des recherches en cours menées par le Centre de Conservation Biologique de l’Université de Washington.
« C’était une journée fantastique en compagnie des membres des trois pods », a-t-elle dit en envoyant un message depuis son bateau. « Nous avons eu un énorme succès, en collectant 7 échantillons, notre record quotidien pour l’année ».
« Les orques se sont comportées comme nous les avions déjà vues, en ayant un comportement social, avec des activités incroyables à la surface de l’eau.
Ce type de comportement est devenu moins courant ces dernières années, car les migrations de saumons quinnats se font rares, et les familles d’orques se dispersent pour chasser et passent plus de temps à chercher de la nourriture qu’à socialiser.
Les orques du sud luttent face de multiples menaces pour leur survie, notamment le manque de saumon quinnat, leur proie de prédilection, le bruit des bateaux et les perturbations rendent difficiles leur recherche de nourriture pour leur alimentation, ainsi que la pollution.
La naissance du bébé de Tahlequah est la troisième naissance pour les orques résidentes du sud depuis 2019 et jusqu’à présent, les deux autres jeunes orques sont encore en vie.
Note : Début septembre, les orques résidentes du Sud étaient de retour au sud de l’île de Vancouver après plusieurs semaines d’absence. Hier, le Pod J s’est dirigé vers l’ouest à la rencontre des pods K et L, ce qui a donné lieu à un « cérémonial des salutations »* réunissant toutes ces tribus en un superpod, Ce qui n’était pas arrivé depuis septembre 2016.
*Le cérémonial des salutations : Lorsque les groupes qui composent la population des orques résidentes du Sud se retrouvent après une longue séparation, les orques se livrent à un cérémonial spectaculaire, baptisé « greeting ceremony ». Arrivés à quelques mètres l’un de l’autre, les groupes se font durant quelques minutes, puis les animaux plongent et les groupes se mélangent. En remontant à la surface, ils forment un groupe compact et actif, qui tourbillonne et peut se fragmenter par la suite. Ces rencontres font l’objet de comportement spectaculaires et sont accompagnées de vocalisations sous-marines. La rencontre se termine généralement par des jeux bruyants et fort animés.
Longue vie à J54 et à sa maman, Tahlequah !
👉 Ergo (J41), une autre orque du pod J, est elle aussi enceinte et devrait donner naissance très bientôt.
Traduction : C’est assez !
Sources :