C'est assez

Brésil – Une baleine à bosse a eu la caudale sectionnée alors qu‘elle était empêtrée dans un filet de pêche

2 juin 2020

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre une baleine à bosse, amputée de sa caudale, après qu’elle se soit empêtrée dans le filet d’un bateau de pêche. On la voit ensuite perdre beaucoup de sang. 
Une mutilation qui entraînera la mort de l’animal, l’empêchant de se mouvoir et par conséquent de se nourrir. 


L’incident se serait produit samedi 23 mai, au large de Piçarras, sur les côtes de Santa Catarina.

Selon l’ONG Projeto Megafauna Marinha do Brasil, les pêcheurs, soucieux de préserver leur matériel, auraient pris la décision de mutiler la baleine en lui coupant la nageoire caudale dans le seul but d’éviter d’endommager le matériel et le bateau de pêche !

Selon d’autres sources, la caudale du mammifère marin aurait été sectionnée par un des câbles en acier du filet de pêche alors que cette baleine se débattait.

Selon Eduardo Camargo, directeur de l’institut Baleia Jubarte, il s’agirait d’une baleine juvénile et même si la vidéo donne l’impression que les pêcheurs ont coupé eux-mêmes la queue de la baleine, dans la pratique, cela est peu probable.

« Nous faisons régulièrement des coupes sur baleines mortes, échouées sur les plages et il est très difficile d‘entailler l‘animal, surtout au niveau des vertèbres. Et avec une baleine qui lutte, je pense que c’est pratiquement impossible », déclare-t-il.

« J’ai l’impression que la baleine s’est emmêlée dans le filet de pêche. Ce bateau est grand, les câbles qui tiennent le filet sont en acier, il y a eut un rapport de force entre le navire et la baleine à bosse, entraînant la mutilation de la baleine ».

La police fédérale a saisi le bateau des pêcheurs et a entendu des témoins pour vérifier l’implication de l’équipage dans l’incident.

Acte volontaire de la part des pêcheurs, ou caudale coupée par un câble d‘acier, une enquête a été ouverte conjointement par l’Institut Chico Mendes pour la biodiversité (ICMBio) et la police fédérale pour déterminer l’implication des pécheurs.

Le 29 mai, l’IBAMA (‘Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles) a infligé une amende pour mutilation d’une baleine à bosse.

Quatre procès-verbaux d’infraction ont été déposés. Le propriétaire et le capitaine du bateau ont été reconnus responsables de l’abattage d’un animal menacé et de pêche durant une période d’interdiction. Le bateau a été saisi.

Le crime environnemental ayant été rendu public par une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, les contrevenants ont été identifiés par l’Ibama, en partenariat avec la police fédérale, le secrétariat de l’aquaculture et de la pêche du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de l’approvisionnement (SAP/MAPA) et l’Institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (ICMBio).

L’enquête préliminaire sur le bateau a eu lieu au port d’Itajaí (SC) mercredi matin (26/5), où il avait accosté la veille au soir. Le bateau a été sorti de l’eau et amené au port de plaisance de la ville pour inspection, où il restera sous la garde de l’Institut jusqu’à la fin de la procédure administrative.

Le navire impliqué dans l’incident est spécialisé dans la pêche à la crevette et n’était pas autorisé à exercer cette activité, en raison de la période de fermeture de la pêche pour cette espèce, qui dure jusqu’au 31 mai.

Même s’il n’y avait aucune intention de la part des pêcheurs de mutiler la baleine, ils doivent répondre de leur actes devant le tribunal. Depuis 1987, toutes les espèces de cétacés, baleines et dauphins, sont protégées par la loi (loi no 7 643/1987). La législation interdit non seulement la pêche, mais « toute forme de harcèlement intentionnel sur toutes les espèces de cétacés dans les eaux juridictionnelles brésiliennes.

Eduardo souligne qu’il est inquiétant de voir, dans la vidéo, la façon « négative et agressive » dont le pêcheur fait référence à la baleine, « il est inquiétant pour nous que la baleine soit considérée comme un ennemi par les pêcheurs ». Et il rappelle que malgré l’importance économique de la pêche, le tourisme lié au Whale Watching est la preuve que les géants de la mer contribuent également à générer des emplois et des revenus.

Traduction : C’est assez ! 

Sources : 
Capture d’écran : vidéo ©Projeto Megafauna Marinha do Brasil

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