27 novembre 2018 – WDC
Une nouvelle proposition de chasse aux dauphins et aux marsouins communs présentée par le peuple autochtone Sami du nord en Norvège a été approuvée à l’unanimité par le représentant du parlement Sami et sera présentée au gouvernement norvégien pour approbation.
Un exemple de viande de baleine en vente au Groenland – Photo : ©WDC/Rob Lott |
Les personnes à l’origine de cette proposition estiment que le nombre de dauphins en Norvège a atteint un niveau qui permettrait que leur chasse soit autorisée.
Il est important de fournir des preuves scientifiques solides avant toute approbation de quota.
Il n’est pas certain que les données sur les effectifs de la population de baleines et de dauphins dans la région soient complètes et toute décision sur les chiffres autorisés pour l’abattage serait basée uniquement sur des estimations.
Les peuples autochtones du Groenland, du Canada et de l’Alaska disposent déjà de quotas auto-attribués pour l’abattage de plusieurs espèces de petites baleines, dauphins et marsouins et le peuple Sami espère que des droits de chasse similaires leur seront accordés dans les fjords du nord de la Norvège.
Photo : ©Pxhere |
La communauté internationale reconnaît le droit à certains peuples autochtones de chasser un nombre limité de baleines pour répondre à leurs besoins nutritionnels et culturels. Cependant, au cours des dernières années, certaines communautés autochtones pratiquant la chasse de subsistance à la baleine ont abusé de ce droit en permettant que la viande de baleines entre sur le marché commercial où elle est vendue dans les supermarchés et aux touristes à des fins lucratives.
La chasse aux petites baleines, aux dauphins et aux marsouins reste toutefois encore plus controversée puisqu’elle n’est pas supervisée par un organisme international tel que la Commission baleinière internationale (organisme qui réglemente la chasse à la baleine), contrairement aux meurtres des grandes baleines qui est contrôlé par différents gouvernements et conseils autochtones.
Photo : ©Pxhere |
Les harpons et les fusils utilisés lors de ces chasses peuvent infliger un large éventail de blessures, notamment des coupures profondes, des lésions aux organes ou les os, ainsi que la perte des nageoires et des caudales. Les cétacés qui ne meurent pas dans les heures ou les jours qui suivent sont handicapés par ces blessures notamment pour communiquer, s’alimenter et se reproduire, ils peuvent mourir d’une mort douloureuse et prématurée à la suite d’infections, ou peuvent mourir de faim. Par le passé, le nombre de baleines tuées a dépassé le quota autorisé, car nombres de celles qui ont été abattues n’ont pas été débarquées par les pêcheurs. Ils ne sont donc pas inclus dans les statistiques de chasse.
Exemple de fusil harpon fixé sur un navire – Crédit photo : ©WDC |
La WDC (Whale and Dolphins Conservation) est particulièrement préoccupée par cette nouvelle car il ne semble pas nécessaire pour le peuple Sami d’avoir recourt à cette chasse de subsistance et les observateurs norvégiens ont déjà déclaré que ces quotas, s’ils étaient acquis, s’appliqueraient également aux pêcheurs norvégiens non autochtones.
Nicola Hodgins, scientifique au WDC et spécialiste des petits cétacés, a déclaré :
« En plus de notre préoccupation pour le bien-être des dauphins, il serait également extrêmement irresponsable que le gouvernement norvégien approuve de tels quotas pour des raisons liées au bien-être humain. La viande et la graisse de la plupart des espèces de dauphins, en particulier dans les eaux arctiques, sont fortement contaminées par des toxines telle que le mercure et leur consommation est liée à un certain nombre de maladies graves. À ce stade, nous ne pouvons que spéculer sur ce qui a motivé cette demande du peuple Sami, et si elle est motivée par des considérations politiques. »
Quoi qu’il en soit, la WDC leur demande de reconsidérer leur décision car il s’agit d’une demande peu judicieuse, tant pour les dauphins que pour les Sami.
Traduction : C’est assez !