Samedi soir fut la pire nuit de toute ma vie.

26 novembre 2018 – Par Liz Carlson (Youngadventuress)

Le 24 novembre 2018, 145 globicéphales se sont échoués sur l’île Stewart (Nouvelle-Zélande). 

Photo : ©Liz Carlson (Youngadventuress)

Au moment de leur découverte, la moitié des globicéphales étaient déjà morts. Le reste du groupe a du être euthanasié en raison de leur état et de l’accès difficile et éloigné de l’endroit de l’échouage.


Liz, une jeune blogueuse, étaient l’une des personnes présente sur place, elle décrit avec émotion ce qu’elle a appelé « la pire nuit de toute sa vie ».

Photo : ©Liz Carlson (Youngadventuress)
Après cinq jours de marche sur la côte ouest isolée de Stewart Island, nous étions sur le chemin du retour pour rejoindre notre camp au coucher du soleil quand nous avons trouvé des centaines de globicéphales s’échouant sur la plage. Quand nous avons pris conscience de l’horreur de ce que nous voyions, nous avons laissé tomber toutes nos affaires et avons couru directement dans l’eau.
Nous avons désespérément essayé d’attraper leur caudale, de les pousser et de crier, avant de nous faire marteler par leurs gestes frénétiques. C’était inutile : ils étaient trop gros et lourds et le fait d’avoir réalisé que nous ne pouvions rien faire pour les sauver était le pire sentiment que je n’ai jamais vécu.

Photo : ©Supplied / DOC
Nous étions dans un endroit sans personne aux alentours, sans service, sans aide.  Julian (@ju_riviera) s’est comporté comme un champion, il est parti en courant à 20h30 avec ses vêtements trempés et ses bottes, à près de 15 kilomètres de là où nous étions, nous savions qu’il y avait des rangers qui auraient une radio dans leur cabanon près de la baie. 

Il y est arrivé en 1h30 et donna l’alerte tandis que je suis restée avec les baleines-pilotes jusqu’à la tombée de la nuit, m’asseyant avec elles, traînant le plus petit bébé dans l’eau toutes les deux minutes avant qu’il ne s’échoue à nouveau tout en aspergeant d’eau les baleines les plus sèches jusqu’à ce que mes mains soient engourdies par l’eau et le vent.

Photo : ©Skynews
Je n’oublierai jamais leurs cris, la façon dont ils m’ont observé alors que j’étais assise près d’eux, dans l’eau, la façon dont ils ont désespérément essayé de nager alors que leur poids les enfonçaient encore plus profondément dans le sable. Mon cœur s’est complètement brisé. 

Quand j’ai réalisé qu’il n’y avait plus d’espoir, il faisait presque noir, la marée montait au milieu de la nuit et, sachant qu’il s’agissait de l’un des endroits les plus reculés de Nouvelle-Zélande, je savais qu’ils allaient inévitablement mourir. Je me suis laissée tomber à genoux dans le sable en hurlant de frustration et en pleurant, avec le son de dizaines de globicéphales mourants derrière moi, complètement seule.

Photo : ©Liz Carlson (Youngadventuress)
Il aurait fallu près de 1000 personnes pour les sauver, soit plus du double de toute la population de Rakiura. Le seul élément positif, c’est que nous avions alerté le DOC (Department of Conservation),  ils ont pu les euthanasier peu de temps après, et j’avais mal au cœur pour ces hommes  qui ont fait cet horrible travail et qui auraient tout fait pour les sauver. Si nous n’avions pas été là, il aurait probablement fallu des jours avant que quelqu’un ne s’aperçoive qu’il y avait des globicéphales échoués sur cette plage, et que tous auraient certainement eu une mort lente et douloureuse.
Je ne serai plus jamais la même après ça.

Traduction : Sylvain Duprat (C’est assez !)



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