15.10.2018 – Auteur : Lori Marino
Nous savons depuis longtemps que les baleines et dauphins sont des animaux intelligents et à l’organisation sociale complexe, dotés d’un très gros cerveau à la structure différente du nôtre.
Nous savons également que le néocortex du cerveau d’une baleine ou d’un dauphin présente plus de plis et replis que le nôtre. Tous ces plis permettent au cerveau d’obtenir une surface plus importante que le nôtre et de disposer, potentiellement, d’un plus grand nombre d’unités de traitement de l’information.
Mais l’étude récente du cerveau d’un dauphin (mort naturellement) grâce à une technique d’imagerie spéciale a révélé bien des surprises.
Ci-dessus : cerveau de béluga (à g.) et cerveau humain. Le cerveau d’un béluga est presque deux fois plus gros que celui d’un humain et présente plus de replis dans son néocortex (surface), ce qui signifie que la zone du cerveau dédiée à la réflexion et à la résolution des problèmes est extrêmement élaborée.
Tandis que, chez les humains et la plupart des autres animaux, l’information auditive emprunte un seul conduit entre l’oreille interne et le premier « relais » à l’arrivée dans le cerveau, il s’avère désormais que le dauphin (ainsi que l’orque, le plus grand représentant de l’espèce) est doté de deux de ces conduits !
Cela implique potentiellement que les dauphins traitent les échos issus du processus d’écholocation dans une région de leur cerveau et les sifflements et autres sons dans une autre région. Reste à comprendre la façon dont ils combinent ces deux types d’information sonore.
Une autre équipe de recherche a découvert que la zone du cerveau des orques dédiée à la résolution des problèmes et à la conscience (conscience sociale et conscience de soi) est proportionnellement plus grande que chez les humains. Cela peut vouloir dire que les orques ont une conscience de soi plus complexe que la nôtre, leur permettant d’expérimenter la vie à la fois en tant qu’individu et membre du groupe. Une vie mentale de cette ampleur nécessite probablement un traitement de l’information beaucoup plus intense que chez les humains.
Sommes-nous donc véritablement l’espèce la plus intelligente sur Terre ? Manifestement, l’évolution a trouvé le moyen de créer plus d’un seul type d’intelligence complexe.
Traduction : Sandrine Pantel pour C’est assez !