24 octobre 2018
Après près de trois ans de retard et d’obstruction, le projet de loi visant à interdire la détention des baleines et des dauphins en captivité a finalement été adopté par le Sénat canadien. Les sénateurs ont voté en faveur de l’adoption du projet de loi S-203 mardi et celui-ci va maintenant être renvoyé à la Chambre des Communes pour un débat et un vote approfondi. Cette législation novatrice est sur le point de devenir loi !
Crédit photo : ©Darryl Dyck/Canadian Press |
La législation interdit de garder les cétacés en captivité, de les élever, de les importer et de les exporter. Elle interdirait également l’importation de leur sperme, de cultures tissulaires ou d’embryons.
Des amendes pouvant aller jusqu’à 200.000 $ pourraient être imposées aux parcs qui contreviendraient à la loi, un montant délibérément élevé comme moyen de dissuasion.
Il existe des exceptions pour les efforts légitimes de sauvetage et de réhabilitation.
Seuls deux aquariums détiennent encore des cétacés au Canada, Le Marineland Ontario et l’Aquarium de Vancouver. Les deux delphinariums ont combattu le projet de loi à chaque étape et les sénateurs favorables aux delphinariums ont tenté à plusieurs reprises de rejeter, de bloquer et de retarder le projet de loi S-203.
Crédit photo : ©Dr. Ingrid N. Visser /Orca Research Trust |
Plus récemment, le sénateur conservateur, Don Plett, a tenté de modifier le projet de loi pour exempter Marineland Ontario et l’Aquarium de Vancouver, ce qui aurait rendu cette loi inutile. Les tactiques dilatoires du sénateur Don Plett ont finalement été rejetées et le projet de loi a finalement été autorisé à être mis aux voix.
Animal Justice s’est battue depuis le début pour aider à faire adopter ce projet de loi. Le projet de loi S-203 bénéficie d’un large soutien du public canadien. Il a été sauvé plus d’une fois grâce à l’incroyable mobilisation de personnes qui ont envoyé des courriels aux sénateurs, passé des appels téléphoniques et partagé des informations sur le projet de loi S-203 sur les médias sociaux. En juin 2017, la messagerie du Sénat a été submergée par les courriels du public alors que les sénateurs favorables aux delphinariums se mobilisaient pour couler le projet de loi.
Le projet de loi S-203 a également suscité l’appui de politiciens de tous bords politiques. Plus tôt cette année, des députés libéraux, conservateurs, néo-démocrates et verts ont participé à une conférence de presse avec Animal Justice and Humane Society International pour demander la levée de l’obstruction du Sénat afin que le projet de loi puisse être renvoyé à la Chambre des Communes.
Le projet de loi S-203 a été présenté pour la première fois en décembre 2015 par le sénateur Wilfred Moore. Depuis la retraite du sénateur Moore, il a été soutenu par le sénateur Murray Sinclair. La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, a soutenu le projet de loi à la Chambre des Communes.
Plus d’une douzaine d’autres juridictions dans le monde ont déjà interdit de détenir certains ou tous les cétacés dans des bassins, notamment au Mexique, en France, en Caroline du Sud et en Californie. L’Ontario a interdit la détention des orques en 2015 et le Conseil d’administration du parc de Vancouver a voté à l’unanimité pour interdire l’importation et l’exposition au public des cétacés pour l’aquarium de Vancouver en 2017. Cette interdiction est maintenant contestée devant les tribunaux. Entre-temps, l’aquarium de Vancouver a officiellement promis de mettre un terme à son programme de baleines et de dauphins en captivité.
Il y a aussi de l’espoir pour les baleines et les dauphins sauvés une fois que l’interdiction sera devenue loi. Le Whale Sanctuary Project prévoit de construire un sanctuaire en bord de mer pour les dauphins et les baleines « à la retraite » en Nouvelle-Écosse, en Colombie-Britannique ou dans l’état de Washington, pour une vie digne pour toutes les créatures qui ont passé leur vie confinée dans de misérables bassins de béton.
Traduction : C’est assez !
Sources :