C'est assez

3 orques résidentes du sud du pod J sont enceintes !

Les plaisanciers sont priés de ne se tenir à distance du Pod J. 

Ce sont les scientifiques de l’ONG SR3 (Sealife Response, Rehabilitation, and Research), qui ont, grâce à des images de drones, été en mesure de confirmer que les cétacés Alki (J36), Hy’Shqa (J37) et Shachi  (J19), appartenant au Pod J étaient enceintes et à divers stades de grossesse. Il n’y a cependant pas encore de calendrier précis pour les naissances.

Shashi (J19), est le deuxième membre le plus âgé du Pod J. L’orque âgée de 42 ans a déjà donné naissance deux fois. Son premier peti, un mâle connu sous le nom de J29, n’a survécu que quelques semaines, mais son second bébé, Eclipse (J41) ), née en 2005, a eu 2 enfants. A chacune de ces 2 naissances, Shashi était présente aux côtés de sa fille et l’a aidé à élever ses bébés.

Alki (J36), 22 ans, n’a eu qu’un seul petit en 2015. Le bébé, Sonic (J52) est décédé six mois plus tard, peu après avoir été sevré.  

Hy’Shqa (J37), 20 ans, a donné naissance à 2 petits mâles en 2012 et en 2015. T’ílem I’nges (J49) vu pour la première fois le 6 août 2012, est toujours en vie.  Des tests génétiques ont révélé que son père était Skana (L79).Quant à Betel (J55), né en janvier 2016, il est décédé quelques jours plus tard, le 19 janvier. 

Avec trois orques du pod J qui sont enceintes, les plaisanciers sont priés de garder leurs distances et les entreprises de whale watching sont invités à rester à au moins un demi-mile nautique (soit 800 m) des épaulards. 

Le but de cette mesure est d’aider Alki (J36), Hy’Shqa (J37) et Shachi (J19), les femelles enceintes, à mener leur grossesse à terme.

Les grossesses sont fréquentes dans les familles d’orques résidentes du sud, mais les naissances de bébés vivants sont trop rares. 

Samuel Wasser, biologiste de l’Université de Washington, a rapporté qu’entre 2008 et 2014, près de 70 % des grossesses chez les orques résidentes du Sud ont échoué, soit par fausse couche, soit par la mort des bébés peu après leur naissance. L’échec de ces grossesses est lié au stress nutritionnel.

Le fait de donner plus d’espace aux orques a pour but de les aider à obtenir la nourriture dont elles ont besoin. 

Les orques enceintes ont besoin de plus de nourriture, surtout vers la fin de leur gestation, lorsque leurs besoins caloriques augmentent de 25 %. Les mères allaitantes ont besoin d’encore plus de nourriture et doublent leur consommation de saumons après l’accouchement pour produire le lait dont leurs petits ont besoin pour grandir. 

En janvier 2021, une étude publiée par la NOAA Fisheries révélait que les orques femelles abandonnaient souvent la recherche de nourriture à l’approche des navires lorsque les bateaux s’approchent à moins de 400 mètres.

Les orques utilisent des sons pour chasser, et le bruit et les perturbations causés par les bateaux peuvent masquer les clics d’écholocalisation qu’elles utilisent pour trouver leurs proies, et de ce fait, celles-ci interrompent leur chasse. 

Le trafic maritime peut également perturber le partage des proies, ce qui peut aider à maintenir les femelles en lactation avec des bébés qui ont des besoins énergétiques plus importants.

« Nous devons travailler ensemble pour donner à ces orques enceintes toutes les chances de réussite », a déclaré Scott Rumsey, administrateur régional adjoint de la NOAA Fisheries. 

« Plus elles peuvent s’alimenter sans être dérangées, plus elles ont de chances de contribuer à la population. »

Le département a exhorté tous les plaisanciers à suivre les directives de Be Whale Wise. La loi de l’État exige que les bateaux :

  • Rester à 300 mètres de chaque côté des orques résidents du sud.
  • Rester à 400 mètres de la trajectoire des orques résidents du sud devant et derrière les cétacés
  • Réduire sa vitesse à moins de 7 nœuds lorsque l’on est à moins de 1000 m du mammifère marin le plus proche
  • Débrayer le moteur si les orques apparaissent à moins de 300 mètres
  • Les bateaux doivent rester à 100 mètres de tous les autres mammifères marins (comme les baleines à bosse, les baleines grises, les otaries et les phoques).

« De nombreuses personnes se penchent sur les données scientifiques afin de comprendre comment nous pouvons continuer à améliorer les chances de survie de cette population », a déclaré Kelly Susewind, directrice du WDFW. 

« Maintenant que nous avons appris l’existence de grossesses multiples chez les orques résidentes du Sud et l’impact que peuvent avoir les bateaux sur les futures mères, nous avons vraiment besoin que tout le monde suive la réglementation Be Whale Wise afin de soutenir la survie de ces orques en danger. »

Les familles d’orques résidentes du sud viennent de subir une perte récente, celle de Capuccino (K21), le plus vieux des mâles résidents du sud. 

Il a été vu sévèrement émacié le 29 juillet dernier et n’a pas été revu depuis. Il est présumé mort, ce qui porte la population totale des résidents du sud en danger à seulement 74. 

Tofino (J36)), âgée de 2 ans, est également souffrante, mais aux dernières nouvelles, elle semblait mieux se porter, jouant et sautant aux côtés de sa mère et chassant sa nourriture.

Souhaitons qu’Alki (J36), Hy’Shqa (J37) et Shachi (J19) mènent leurs grossesses à terme et qu’elles mettent au monde de beaux bébés bien vigoureux et en bonne santé !

Traduction : C’est assez ! 

Source : The Seattle Times

Crédit photos : 

1 – Alki (J36)- ©Hysaku Photography 

2 – Hy’Shqa (J37) – ©Ivan Reiff

3 – Shachi (J19) – ©Hysaku Photography

4 – Cappuccino (K21) – ©Alan Niles

5 – Tofino (J56) – ©Monika Wieland Shields

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