Le 31 août dernier, à Puerto Madryn, dans la province de Chubut, en Argentine, une jeune femme en paddle a vécu une incroyable rencontre.
Une baleine franche australe s‘approche de la jeune femme, poussant délicatement le paddle avec sa pectorale et nageant sous sa planche.
Un moment rare et privilégié !
En savoir plus sur la baleine franche australe
Elle vit dans les eaux tempérées et subpolaires de l’hémisphère Sud. Sa population est estimée entre 3.000 et 4.000 individus seulement, dont le cinquième sur les côtes argentines, le groupe le plus important au monde.
La baleine franche australe est le plus gros mammifère marin déclaré monument naturel depuis 1994.
Cette grande baleine est un cétacé très lent. Son corps est si riche en huile qu’il flotte même après le décès de l’animal. Ces deux raisons en ont fait une espèce très convoitée par les baleiniers. Elle tire d’ailleurs son nom de franche car elle est facile à chasser.
On estime que le nombre de baleines franches australes avant la chasse commerciale de ces animaux atteignait plus de 50 000 individus.
En 1937, alors qu’il ne restait que plusieurs centaines de baleines, la baleine franche australe se vit accorder une protection totale lors de la signature de l’accord international de réglementation de la chasse à la baleine. Depuis ce moment, les effectifs de cette population de baleines franches se reconstituent peu à peu.
La baleine franche à un caractère pacifique et curieux. Elle n’hésite pas à s’approcher de l’embarcation, se penche sur le flanc pour vous regarder avec l’œil qui ressort de l’eau.
Mesurant une quinzaine de mètres, elle pèse environ 55 tonnes. Son jet, en forme de large V dans les airs, est généré par deux évents situés au-dessus de sa tête. Sa queue noire, à la profonde échancrure et aux extrémités très pointues, est un autre élément permettant de l’identifier lorsqu’elle plonge.
Contrairement à la baleine à bosse, la baleine franche australe ne chante pas, mais émet des sons dont on ignore l’objectif. Les scientifiques pensent qu’ils lui servent à communiquer et à s’orienter.
L’un des comportements les plus spectaculaires de cette baleine reste les sauts qu’elles peut effectuer.
Cet animal gigantesque défie les lois de la gravitation et sort de l’eau ses 30 tonnes. Pour cela, elle utilise sa caudale pour se propulser hors de l’eau.
Les petits sautent pour jouer près de leur mère.
Quant aux sauts des adultes, les scientifiques pensent qu’ils leurs servent à communiquer, à se débarrasser des parasites, à démontrer leur force ou à marquer leur territoire.
La femelle arrive à maturité sexuelle entre 5 et 7 ans. En période de reproduction, à partir de mai, les mâles se livrent à une parade pour séduire une femelle. Pour échapper au mâle, celle-ci se met sur le dos, ventre à la surface, ou nage en eaux peu profondes.
La gestation dure 1 an et demi, la femelle reviendra mettre bas dans les mêmes eaux en août et octobre de l’année suivante.
A la naissance, la mère aide son petit à monter à la surface pour respirer. Pendant le premier mois, le baleineau reste collé à sa mère qui le nourrit en expulsant son lait de deux mamelles.
Le baleineau tète plus de 100 litres de lait par jour ! Il apprend ensuite à être un peu plus indépendant, à jouer, mais la mère s’en occupe pendant un an, avec une attitude très protectrice contre les autres animaux ou la présence humaine.
La baleine franche Austral effectue deux migrations dans l’année: une migration trophique ou pour la nourriture dans les zones riches en zooplancton, près de la convergence antarctique ; et une migration de reproduction vers les eaux côtières tempérées, calmes et réfugiés des conditions météorologiques défavorables que présente la mer et qui serait risquée pour les jeunes.
Vidéo : ©Maxi Jonas
Sources : CMS-Handbook / Argentine Exception