C'est assez

ORQUES EN CAPTIVITÉ

le 22 novembre 2019 – Par le Dolphin Project 

  • Capturées dans la nature

Beaucoup d’orques captives sont nées et ont été élevées en captivité, mais cela n’a pas toujours été le cas. 

Depuis le début des années 1960, les orques ont été capturées pour l‘industrie de la captivité. L’une des plus tristement célèbres a été la capture de masse de Penn Cove, dans l’État de Washington. 

Le 8 août 1970, 7 orques ont été capturées au sein du pod L (l’une des populations des orques résidentes),  et cinq sont mortes au cours du processus de capture. 


Des orques qui ont été capturées cette journée, Lolita (Tokitae) est la seule survivante.

Les côtes islandaises ont également été des lieux ou des captures d’orques ont sévi dans les années 1970 et 1980, Tilikum et Keiko (l’orque star de Sauvez Willy) étant certains des captifs les plus « célèbres ».  

Aujourd’hui encore, des orques sont capturées à l’état sauvage dans les eaux russes pour être vendues à des parcs marins en Russie et en Chine, alors que leurs marchés des captifs continuent de gagner en popularité.

  • Un comportement agressif

Alors qu’il n’y a aucune attaque d’orques sur des humains répertoriées dans la nature, en captivité, il y a eu quatre morts et de nombreux autres « incidents ». 

Tilikum, la célèbre orque du documentaire Blackfish, a été jugé responsable de trois de ces décès. Bien qu’il soit impossible de dire pourquoi ces actes ont eu lieu, on pense que le stress de la captivité a joué un rôle important.

Les orques captives font également preuve d’agressivité les unes envers les autres, elles ont également un comportement autodestructeur. 

Les marques de râteau et les blessures infligées sont souvent observées sur les orques captives, on sait également que les mammifères marins captifs adoptent des comportements stéréotypés nuisibles tels que ronger les parois des bassins ou des portes de séparation. 

  • Des préoccupations en matière de santé

Au moins 160 orques sont mortes en captivité, encore plus si l’on compte les bébés mort-nés. 

Cependant, même parmi les survivants, les problèmes de santé sont nombreux. Les plus notables sont l’effondrement de la nageoire dorsale chez les orques mâles, ainsi que les dommages dentaires chez les orques captives. 

On pense que l’effondrement de la nageoire dorsale  chez les mâles est le résultat de l’impossibilité pour les orques à nager en ligne droite et à développer une musculature qui serait normale lorsqu’ils nagent en pleine mer.

Des problèmes dentaires graves se présentent chez presque toutes les orques captives, qui mâchent souvent les barres de métal ou les parois  par frustration. 

Pour prévenir l’infection, leurs dents sont forées et non obturées, ce qui nécessite un rinçage quotidien et parfois un traitement antibiotique. Lorsque ces orques tombent malades, ils peuvent être résistants aux antibiotiques en raison de ces traitements réguliers. Des souches résistantes de pneumonie et d’autres infections ont été la cause du décès de nombreuses orques captives.

  • L’élevage à but lucratif

Les orques ne s’épanouissent pas en captivité, il y a pourtant au moins 60 orques détenues dans le monde aujourd’hui. 

La majorité d’entre elles sont le fruit de la reproduction en captivité, reproduction que les parcs marins poursuivent activement afin d’augmenter leurs profits. 

Les orques femelles captives sont fécondées dès l’âge de 8 ans, alors qu’à l’état sauvage, l’âge moyen de reproduction est de 15 ans. 

Les femelles sont inséminées à plusieurs reprises, ne permettant pas à celles-ci d’avoir  une période normale après l’accouchement pour pouvoir élever leur petit. 

Les bébés et les mères sont séparés, et les bébés sont transférés vers d’autres installations, dans la nature, mères et enfants restent toute leur vie ensemble. 

La consanguinité chez les orques captives devient de plus en plus courante (Tilikum a engendré au moins 21 orques détenues en captivité), en résulte des bébés mort-nés ou des fausses couches. 

Une orque a été accouplée avec son propre fils, chose qui n’a jamais lieu dans la nature, les orques mâles quittant provisoirement leur groupe d‘origine pour se reproduire. 

Il est également avéré que beaucoup d’orques femelles captives rejettent ou même attaquent leur propre enfant.  

PORTRAIT D’ORQUES CAPTIVES 

  • Tilikum

Tilikum, ou Tilly, était un orque mâle captive qui a été tenu pour responsable de la mort de 3 pêrsonnes, Keltie Byrne, Daniel Dukes, et Dawn Brancheau. 


Après avoir été capturé dans les eaux islandaise, Tilikum a été envoyé au Sealand of the Pacific, un parc marin près de Victoria, au Canada, parc fermé aujourd’hui. Il y a été régulièrement malmené par ses compagnons d‘infortune


Après avoir tué la dresseuse Keltie Byrne, Tilikum a été transféré à SeaWorld Orlando, où il a finalement tué deux autres personnes. Après la mort de Dawn Brancheau en 2010, Tilikum a passé la plus grande partie de son temps à l’écart des dresseurs et des autres orques. La plus grande orque mâle détenue en captivité, Tilikum, était facilement identifiable par sa nageoire dorsale effondrée.

Suite à une longue maladie due à une infection bactérienne résistante au traitement, Tilikum est décédé en janvier 2017.

  • Morgan

Morgan est une orque « sauvée » au large des côtes néerlandaises, elle est  actuellement détenue à Loro Parque, en Espagne. 


Contrairement à ce que l’on aurait pu penser au départ, Morgan n’a pas été libérée et a été utilisée pour être exposée au public pour faire des numéros. 

Des preuves publiées en 2016 ont démontré que les dents de Morgan avaient subi d’importants dommages et qu’elles avaient été forées, tandis que d’autres vidéos montraient la jeune femelle se cognant la tête contre un portail.  

D’autres vidéos de Morgan s’échouant sur une plate-forme ont soulevé des inquiétudes au sujet de son bien-être. 


Elle a été photographiée avec des cicatrices infligées par d’autres captifs, et en décembre 2017, il a été annoncé que Morgan avait été fécondée à l’âge de 11 ans. Morgan est officiellement inscrit comme étant un actif de SeaWorld.

  • Lolita, l’orque solitaire

Lolita, aussi connue sous le nom de Tokitae, est la seule orque survivante des captures de Penn Cove en 1970.  

Lolita appartient à la population du groupe L des orques résidentes du Sud. 

Elle survit depuis près de 50 ans dans un bassin médiocre (bassin ne répondant aux normes de l’Animal Welfare Act) au Seaquarium de Miami. Elle n’a pas vu d’autres orques depuis 1980, lorsque son compagnon Hugo est mort des suites de blessures qu’il s’était infligées en se cognant la tête contre les parois de son bassin. 

Actuellement, ses seuls compagnons sont des  dauphins qui  montrent régulièrement de l’agressivité.

Pendant l’ouragan Irma en 2017, le Dolphin Project a obtenu des images vidéo montrant que Lolita avait été laissée sans protection dans son bassin, alors qu’elle faisait face à la tempête.  

En tant qu’orque résidente du Sud,  Lolita et les membres de sa famille sont protégés en vertu de la Loi sur les espèces menacées d’extinction, mais elle n’a pu bénéficier d’aucune protection en vertu de ladite loi. 

Lorsque que l’on a fait écouter à Lolita les vocalises de son pod, elle a reconnu les sons et leur répondait. 

  • Kiska en isolement cellulaire

Kiska est la dernière orque détenue  au Marineland, Niagara Falls, Canada. 

Elle a été capturée à l’état sauvage dans les eaux islandaises en octobre 1979 à l’âge estimé de trois ans et est, depuis, détenue en captivité.
Kiska a eu cinq bébés, tous morts prématurément. 

En 2011, le dernier compagnon de Kiska, une orque nommée Ikaika, a été envoyée à SeaWorld. 

Il a été « prêté » au Marineland en 2004 pour la reproduction, mais après une longue bataille pour la garde de l‘orque, les tribunaux ont statué contre Marineland et l’orque a été renvoyée aux États-Unis.

En 2015, l’Ontario est devenue la première province au Canada à rendre illégal l’achat, la vente ou la reproduction des orques. 

En 2019, le Canada est entré dans l’histoire avec l’adoption du projet de loi S-203 : Loi mettant fin à la captivité des cétacés. 

La loi S-203 interdit également la reproduction, la fécondation, l’importation ou l’exportation de cétacé et rend illégal  la possession de matériel reproductif de cétacés, comme le sperme ou les embryons.

Malheureusement, Kiska, qui est la propriété de Marineland, y restera, puisque le parc bénéficie d’une clause de droits acquis dans le cadre de cette législation. 

Traduction C’est assez ! 


Crédit photos : 
Capture de Penn Cove -Août 1970 – ©Dr. Terrell Newby
Orques capturées – Prison des baleines – ©Free Russian Whales 

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