C'est assez

Golfe de Californie – Il ne reste plus que 10 vaquitas .

Par Center for Biological Diversity
14 mars 2019


Ce marsouin se rapproche dangereusement de l’extinction.

Alors qu’ils étaient près d’une centaine d’individus il y a 4 ans, le déclin de ce petit cétacé s’est accéléré. Alors que l’été dernier 22 individus étaient recensés, il ne resterait plus que 10 vaquitas dans le monde, c’est-ce que vient d’annoncer une équipe de scientifiques le 14 mars dernier

Crédit photo : ©Flip Nicklin / Minden Pictures / National Geographic Creative
Cette espèce est pratiquement assurée de disparaître sans des actions audacieuses et immédiates.

Le vaquita, le cétacé le plus petit et le plus menacé au monde, ne se trouve que dans le nord du golfe de Californie, au Mexique.

Cette nouvelle estimation de la population des vaquitas intervient deux jours à peine après l’annonce du premier décès d’une vaquita en 2019.

Le Comité international pour le rétablissement de la Vaquita (CIRVA) a appelé le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, à mettre fin à la pêche au filet maillant et à adopter une politique de « tolérance zéro » dans la petite zone encore préservée ou vit le marsouin du Pacifique.
Le comité est une équipe composée d’experts internationaux réunis depuis 1996 pour contribuer aux efforts de rétablissement du vaquita.

Crédit photo : ©NOAA

« L’une des créatures les plus incroyables de la Terre est sur le point de disparaître de la planète pour toujours », a déclaré Sarah Uhlemann, directrice du programme international du Center for Biological Diversity. « Pourtant, le Mexique n’a fait que promettre sur le papier de protéger ces marsouins des filets mortels, sans imposer aucune contrainte dans l’habitat des vaquitas. Le temps est compté pour le président Lopez Obrador pour arrêter toute pêche au filet maillant et sauver le vaquita. »
Le marsouin vaquita est confronté à une seule menace : l’enchevêtrement dans des filets maillants illégaux destinés à la pêche à la crevette et diverses espèces de poissons, dont le totoaba, une espèce également en voie de disparition. Les vessies natatoires du Totoaba sont exportées illégalement par les syndicats du crime organisé du Mexique vers la Chine, où elles sont très appréciées pour leurs supposées propriétés médicinales. Les vessies natatoires se vendent 46.000 dollars le kilo au marché noir.
Crédit photo : © Joanna CHIU AFP
« Il ne reste plus qu’un tout petit espoir pour le vaquita », a déclaré Kate O’Connell, consultante en faune et flore marines au sein de l’Animal Welfare Institute. « Le Mexique doit agir avec détermination pour mettre fin à toutes les activités de pêche au filet maillant dans toute la zone où vivent les dernières vaquitas. Si le vaquita n’est pas immédiatement protégé de ces engins de pêche mortels, il disparaîtra sous la présidence de Lopez Obrador. »
En 2017, face aux pressions internationales, le Mexique avait interdit l’utilisation de la plupart des filets maillants dans l’aire de répartition du vaquita, mais les mesures de contrôle sont insuffisantes. Par exemple, durant la saison de pêche illégale au totoaba en 2018, près de 400 filets maillants actifs ont été recensés dans une petite partie de l’aire de répartition du vaquita, et des filets maillants se trouvent toujours dans le refuge de ce petit marsouin.

« Si le Mexique ne veut pas être responsable de l’extinction d’une espèce, il doit mettre en place dès maintenant un habitat 100% sans filet maillant », a déclaré Zak Smith, avocat au projet de protection des mammifères marins du Natural Resources Defence Council.
Totoaba – Crédit photo : Ben Cantrell
« Ce qui arrive au vaquita est une honte qui aurait pu être éviter, mais l’administration Obrador ne s’est pas engagée dans un plan de relance solide du vaquita et a déjà manqué les échéances relatives aux engagements de conservation du vaquita. »
En dépit du déclin alarmant de cette population de mammifères marins, le comité international a souligné que le vaquita n’est pas encore éteint et que le rétablissement reste possible. Ils ont toujours des petits, et les animaux restants sont en bonne santé, ne montrant aucun signe de maladie ou de malnutrition. La communauté internationale joue un rôle essentiel dans la conservation de la vaquita.
En 2018, un tribunal américain a temporairement interdit l’importation de fruits de mer pêchés avec des filets maillants dans l’habitat des vaquitas. Cette année, les parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et du World Heritage Convention envisagent de prendre des mesures de conservation supplémentaires pour le vaquita et le totoaba.

Traduction : C’est assez ! 

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