Les baleiniers japonais ont assassiné plus de 120 baleines gestantes au nom de la « recherche scientifique »
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Un nouveau rapport révèle que plus de 120 baleines enceintes ont été abattues lors de la dernière saison de chasse japonaise à la baleine dans l’océan Antarctique
Selon ces mêmes documents émanant de la réunion du comité scientifique de la Commission Baleinière Internationale, 114 autres baleines immatures (pas encore en âge de procréer) ont été également tuées dans le cadre du programme « scientifique » de chasse à la baleine.
Le Japon persiste à mener sa chasse annuelle estivale à la baleine, y compris dans les sanctuaires australiens pour les baleines, et ce malgré une condamnation internationale.
333 petits rorquals (ou baleines de Minke) ont été tués durant la dernière campagne de chasse qui avait débuté en novembre 2017. Sur ces 333 baleines, 181 étaient des femelles. 122 de ces femelles, soit 67%, étaient enceintes.
61 mâles immatures et 53 femelles immatures ont également été assassinés, 114 au total.
Le Japon affirme que cette chasse à la baleine est destinée à la recherche scientifique, mais la chair de ces baleines est vendue à des commerces et à des restaurants.
Ces documents montrent que le Japon qualifie ses derniers meurtres d' »échantillonnage biologique » visant à étudier « la structure et la dynamique de l’écosystème marin de l’Antarctique ».
Lorsqu’un groupe de petits rorquals est aperçu, les chasseurs japonais en sélectionnent un ou deux pour les tuer à l’aide de harpons munis de grenades explosives.
Les baleines sont ensuite ramenées sur le pont du Nisshin Maru avec 12 « chercheurs » à son bord.
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Le Japon prétend qu’il doit obtenir le contenu stomacal des baleines « le détail de leur consommation et de leurs proies ». L’épaisseur et le poids de la graisse, et la circonférence de l’animal sont soi-disant nécessaires pour étudier l’état nutritionnel des cétacés.
Les parties du corps et les organes sont pesés à l’aide de balances électroniques et les mesures du crâne sont prises à l’aide d’un compas.
Le Japon affirme que seules ces méthodes sont adéquates pour estimer recueillir ces informations et déterminer l’âge d’une baleine.
Ces documents précisent que durant cette dernière saison de chasse, les baleiniers japonais ont ciblé 344 baleines et en ont tué 333. Onze d’entre elles ont réussi à s’échapper dans des eaux où la glace était plus dense.
Alexia Wellbelove, directrice de la Humane Society International, a déclaré que le massacre de 122 baleines enceintes est une « statistique des plus choquantes et un triste indice de la cruauté de la campagne de chasse à la baleine menée par le Japon »
« C’est une nouvelle démonstration, si cela était nécessaire, de la nature vraiment horrible et inutile des campagnes de chasse à la baleine, en particulier lorsque les études non létales se sont révélées suffisantes pour des besoins scientifiques », a-t-elle déclaré.
Mme Wellbelove a également déclaré que les baleines étaient déjà confrontées à des menaces telles que la pollution marine et la pêche commerciale.
Elle déclare que l’Australie devrait envoyer « le message le plus fort possible au Japon, à savoir qu’il doit arrêter ses programmes meurtriers de chasse à la baleine ».
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Le porte-parole du Parti travailliste pour l’environnement, Tony Burke, a déclaré que le gouvernement de Mr Turnbull « ne peut continuer à fermer les yeux sur cette situation. »
« Il n’y a rien de scientifique dans le fait de harponner une baleine enceinte, de la découper et de la mettre dans une assiette, la position du Japon est absurde et le gouvernement australien ne doit plus se taire », a-t-il dit.
Le ministre de l’Environnement et de l’Energie, Josh Frydenberg, a déclaré que le gouvernement était « profondément déçu » par l’activité baleinière japonaise.
« Le gouvernement est intervenu au plus haut niveau des instances japonaises et continuera de le faire », a-t-il déclaré.
M. Frydenberg a déclaré que l’Australie avait déjà engagé des poursuites contre le Japon auprès de la Cour Internationale de Justice (CIJ) et qu’elle travaillait avec la Commission Baleinière Internationale (CBI) pour mettre fin à la chasse commerciale et à la chasse scientifique.
En novembre 2017, des images montrant la brutalité de la chasse japonaise à la baleine dans un sanctuaire australien ont été diffusées. Le gouvernement fédéral s’était alors battu pour que ces images soient gardées secrètes, arguant que cela nuirait aux relations avec le Japon.
Avant d’être élue, la Coalition s’était engagée à envoyer un navire des douanes en Antarctique pour surveiller la chasse à la baleine qui a lieu dans les eaux australiennes en violation des lois internationales. Cela n’a pas été fait.
En février 2013, le porte-parole de l’opposition Greg Hunt a accusé le gouvernement travailliste de « fermer les yeux sur la chasse à la baleine dans les eaux australiennes » … « Nous devrions avoir un navire des douanes dans l’océan Austral ».
Comme l’a rapporté Fairfax Media en août dernier, face aux moyens mis en place par les japonais, l’ONG Sea Shepherd avait renoncé à traquer les baleiniers japonais dans les eaux antarctiques.
« Nous avons découvert que le Japon avait désormais recourt à une surveillance militaire pour suivre en temps réel par satellite les mouvements des bateaux de Sea Shepherd », avait déclaré Paul Watson. « S’ils savent où nos navires se trouvent à tout moment, ils peuvent facilement nous éviter », avait-t-il ajouté.
Pour rappel : La chasse à la baleine est interdite dans le monde depuis 1986 et le Japon est signataire du moratoire sur la chasse à la baleine de la Commission baleinière internationale, mais il utilise une faille de ce texte pour le contourner en affirmant mener des études scientifiques.
En 2014, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait sommé le Japon de mettre fin à ses campagnes de chasse en Antarctique soulignant que celles-ci ne répondaient en rien aux critères exigés pour être considérées comme de la recherche.
Cependant, en janvier 2018, Mr Shinzo Abe, Premier ministre japonais, réitérait la volonté du Japon de poursuivre la chasse à la baleine au titre de la « recherche scientifique » et de reprendre à terme la pêche commerciale.
En 2015, le Japon avait soumis un nouveau programme à la Commission Baleinière Internationale (CBI), programme dans lequel il prévoit de capturer 3.996 baleines en Antarctique sur 12 ans, soit 333 par an.