Accusant le Japon de gâcher l’argent des contribuables, des groupes d’opposants rejettent la décision d’entreprendre plus de programmes scientifiques de pêche à la baleine.
Article original de la WDC, traduction: Margaux Halet pour C’est Assez!
Baleine morte sur un baleinier japonais. ©️WDC / M.Votier |
Le gouvernement japonais a ratifié un projet de loi sur la reprise de la chasse à la baleine à des fins commerciales, et ce malgré une opposition internationale mais également malgré les contestations de groupes environnementaux japonais.
Actuellement, le Japon contourne l’interdiction internationale de la pêche à la baleine à des fins commerciales grâce aux failles dans les réglementationsqui autorisent la mise à mort de baleines pour des raisons scientifiques. Le Japon concentre ces soi-disant chasses « scientifiques » dans l’océan Antarctique et l’océan Pacifique ; la majorité de la viande est ensuite vendue.
Financé par le budget national japonais, le nouveau projet de loi inclura des programmes de pêche scientifique de baleines malgré le fait que la demande en viande de baleine ait drastiquement baissé au Japon et que le gouvernement doive maintenant en subventionner l’industrie.
Le nouveau projet de loi a été ratifié sans aucun débat au Parlement Japonais, ou presque, et permettra de financer pendant plusieurs années la chasse aux baleines à but scientifique, la construction d’un nouveau « baleinier principal » afin de continuer les recherches, renforcera les contrôles d’immigration des activistes étrangers au mépris de l’opinion internationale.
Un communiqué émis par une douzaine de groupes d’opposants japonais à la chasse à la baleine met en lumière deux problèmes majeurs du projet de loi :
Le premier est que la reprise de la chasse à la baleine à des fins commerciales, une volonté explicitement inscrite dans les objectifs du projet de loi, ne profite en rien au Japon. Même si le pays continue de mener des pêches scientifiques à la baleine, le Japon, en tant que nation, ne peut obtenir le consentement de la communauté internationale : il lui est impossible de s’assurer les trois-quart des voix à la Commission Baleinière Internationale nécessaires pour que la reprise de la chasse soit acceptée.
Le second problème majeur vient du fait que l’aspect scientifique du programme de chasse à la baleine est sérieusement remis en question au niveau international.
Le communiqué ajoute : « A l’origine, la chasse à la baleine à des fins scientifiques devait s’autofinancer grâce à la vente de la viande des baleines tuées. Cependant, à cause du déclin de la consommation de cette viande au Japon, le coût élevé de ces recherches ne pouvait plus être financé, en conséquence, l’Institut japonais de recherche sur les cétacés est devenu insolvable. Il est clair, si l’on tient compte de la demande actuellement faible en viande de baleine, que l’industrie baleinière n’est pas économiquement viable. Les chasses scientifiques à la baleine en Antarctique ne sont possibles que grâce d’importantes injections d’argent public.
A première vue, les « recherches scientifiques » semblent être une contribution positive aux recherches internationales, sauf que le programme de recherche est fondé sur la capture et la mort des baleines. La Convention internationale pour la réglementation de la chasseà la baleinea été conclue il y a 70 ans.Le milieu de la chasse à la baleine a changé depuis, et de nouvelles technologies permettent la poursuite de recherches scientifiques sans avoir à abattre les animaux. »
La chasse à la baleine au Japon a été vivement critiquée par les experts de la Commission Baleinière Internationale (l’organisation qui régule la chasse à la baleine), par la Cour de justice internationale, par le Parlement Européen et par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), l’organisation mondiale pour la conservation de la nature.
Le communiqué conclut :
« La nouvelle loi fait fi des controverses qui entourent les opérations, tente de faire taire les critiques, et n’a pour autre but que de continuer la pêche scientifique à la baleine, quel qu’en soit le prix – que ce soit par rapport aux baleines, à la réputation internationale du Japon ou aux contribuables japonais.
Par conséquent, une fois le projet de loi passé, l’argent de nos impôts sera gaspillé dans ces programmes chaque année, ébranlant également les relations avec nos nations amies et dégradant notre réputation internationale. Actuellement, les Agences de pêche s’approprient chaque année 5 milliards de yens pour financer la pêche à la baleine à des fins scientifiques. Ce montant dépasse les 4,6 milliards de yens réservés au financement de l’industrie de la pêche côtière japonaise toute entière. A partir de maintenant, davantage de fonds publics seront investis et le développement de l’industrie de la pêche, mais également toutes les autres formes de pêche, en souffriront. Cela n’étant en aucune façon lié aux intérêts nationaux du Japon, nous continuerons donc à nous opposer à cette législation. »
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