C'est assez

Sauvetage de Springer: Une Histoire de Liberté

Springer avait environ deux ans lorsqu’elle fut repérée, nageant seule près des côtes de l’état de Washington. C’était en 2002. En étudiant ses vocalisations, les chercheurs purent l’identifier comme étant A73, une femelle appartenant à la population des Résidentes du Nord, une communauté d’orques vivant habituellement au large de la Colombie Britannique (Canada). Selon toute vraisemblance, A73 venait d’être orpheline.

A73, ou Springer, était âgée d’environ 2 ans lorsqu’elle fut repérée seule au large de l’état de Washington.
La décision de lui venir en aide s’imposa rapidement, et elle fut placée dans un enclos en mer, le temps qu’elle retrouve une bonne santé, avant de la transporter jusqu’en Colombie Britannique dans l’espoir qu’elle retrouve sa famille.

Après un mois de soins, elle partit en direction de ses eaux natales dans un catamaran spécialement aménagé pour l’occasion. Le voyage dura 13 heures, pendant lesquelles on prit grand soin de protéger la peau de la petite orque.

Elle fut emmenée ainsi jusqu’à Campbell River (Colombie Britannique), où les locaux donnèrent des sacs remplis de glace pour garder l’orque au frais, puis jusqu’à un nouvel enclos marin non loin de là où son groupe vivait. Une fois dans l’enclos, Springer se mit à attraper les saumons vivants spécialement pêchés pour elle, et vocalisa avec vigueur. Selon les chercheurs qui s’occupaient d’elle, il n’y avait aucun doute sur le fait que Springer savait qu’elle était chez elle.

À 15h30 le 14 juillet 2002, on ouvrit le filet qui la retenait dans l’enclos alors qu’un groupe d’orques était entré dans baie. Aussitôt, Springer se dirigea droit vers elles, ce qui provoqua un mouvement de panique dans le groupe qui s’éloigna.

Grâce à un émetteur, les chercheurs purent retracer les pérégrinations de la jeune femelle, qui suivait de loin le groupe d’orques. Mais à cause du manque d’interactions avec ses congénères, Springer avait tendance à se rapprocher des bateaux. Des marques sur son corps laissèrent à penser que ses premières interactions avec les autres orques ne furent pas des plus pacifistes. 

Après quelques jours, Springer se rapprocha des pods A4 (la plus proche famille de sa mère) et A5 (des cousins éloignés), voyageant avec eux. L’orque A51 (appelée Nodales), une femelle alors âgée de 16 ans et n’ayant pas de petit, sembla prendre le rôle de « mère de substitution ». En août, les chercheurs purent observer qu’A51 guidait Springer, tentant de l’éloigner des bateaux. Springer passait également beaucoup de temps avec une femelle de 12 ans, Nawitti, ainsi qu’avec Yakat, sa grand-tante. L’intégration était un succès: Springer avait finalement été adoptée par ces deux pods avec lesquels elle pouvait chasser, interagir, jouer et voyager.

Plusieurs années après avoir été relâchée, Springer est régulièrement observée au sein de sa famille. En juillet 2013, les chercheurs eurent la joie de l’apercevoir avec son premier petit! 
Un bel exemple d’une orque sauvée et réhabilitée grâce à une belle mobilisation.

Springer et son petit, Spirit. Crédit photo: Cetacean Research Program / DFO

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