Cappuccino (K21) a été vu hier vers 5h dans un état de santé catastrophique.
Il était terriblement émacié, sa nageoire dorsale totalement effondrée sur le côté. Il pouvait à peine nager contre le courant qui traverse le Race Passage.
Cetus Research & Conservation Society et le ministère des Pêches et des Océans (MPO) n’ayant pas de bateau disponible, une des équipes d’Adventures by HIP a été chargée par le MPO de retourner près de l’animal.
30 min plus tard, Cappuccino n’avait quasiment pas bougé de l’endroit où il se trouvait. Il se battait pour sa vie, seul, sans ses compagnons de route.
Quelques heures plus tôt, des membres des orques résidentes du Sud étaient entrées dans le détroit de Juan de Fuca avant de faire demi-tour après être restées 36 heures à y chercher de la nourriture. Cappuccino était bien trop faible pour les suivre, et a été laissé par les autres membres de son groupe.
Mais vers 4h30, des membres de pod K ont été entendus par l’hydrophone situé à Sheringham Point. Ces animaux sont probablement revenus pour voir comment se portait leur compagnon.
Tôt ce matin, les équipes de Cetus Research & Conservation Society et du MPO sont retournées pour essayer de trouver Cappuccino mais en vain.
Cappuccino est âgé de 35 ans, il est le dernier membre survivant de son groupe familial. Kiska (K18), sa mère, et matriarche de ce groupe, est morte en 2003 à l’âge de 56 ans. Ses deux autres enfants, « Raggedy » (K40) et « Pacheena » (K17), sont décédés en 2012 et 1994.
Cappuccino était le dernier survivant de cette matriline.
On le voyait souvent voyager en compagnie d’Opus (K16), une femelle, et de son fils Sonata (K35). De temps en temps, ces trois-là étaient les seules orques résidentes du Sud présentes dans les eaux intérieures de la mer de Salish.
À environ 35 ans, Capuccino est beaucoup trop jeune pour mourir et il manquera à son clan.
Les stocks de saumon n’ont jamais été aussi bas dans la mer Salish, et en l’espace de seulement 2 jours, ses eaux ont été envahies de bateaux de pêche : des concurrents directs pour les orques résidentes qui se nourrissent principalement de saumons.
Autre problème, depuis quelques années, les barrages construits sur la rivière Snake bloque la remontée du saumon quinnat. Ces barrages, aujourd’hui inutiles et vétustes, positionnés en aval de la rivière Snake, empêchent les poissons de se reproduire en bloquant l’accès du seul endroit possible pour frayer pour cette espèce.
De plus, d’autres menaces pèsent sur les orques résidentes : Les polluants chimiques qui contaminent toute la chaîne alimentaire et la pollution acoustique sous-marine.
Pour éviter que les orques résidentes du Sud ne disparaissent à tout jamais, il faut agir sur trois niveaux : arrêter la surpêche, protéger leurs habitats et restaurer les populations de saumons sauvages ! Pour les défenseurs de la cause des orques le plus important et le plus urgent est de rompre les quatre barrages situés sur le cours inférieur de la rivière Snake.
Sources : Cetus Research & Conservation Society / PNW Protectors