9 novembre 2020 – Par Abbie Shull
La NOAA a approuvé la demande de la Marine Américaine de poursuivre les exercices militaires à Puget Sound et dans les eaux côtières de l’Etat de Washington.
Ces exercices militaires pourraient nuire à la population des orques résidentes du Sud, une population en danger d’extinction.
L’approbation de cette demande augmentera la « prise collatérale » d’orques résidentes du Sud (« prise collatérale » désignant les tentatives de harcèlement, la chasse, la capture ou l’abattage de tout mammifère marin.
[Dans le jargon de la marine militaire, les « prises collatérales » sont les dommages faits aux mammifères marins.]
- Avec l’approbation de cette nouvelle règle, les « prises collatérales » d ‘orques résidentes du Sud qui sont actuellement autorisées au nombre de deux orques résidentes du Sud par an, pourraient aller jusqu’à 51 occasions de harcèlement de niveau B des orques résidentes du sud par an jusqu’en 2027.
Les exercices militaires prévus incluent notamment des tirs de torpilles et de projectiles, le pilotage de drones sous-marins, le déploiement de sonars sous-marins et l’explosion de bombes pesant plus de 450 kg en mer Selon Michael Jasny, directeur du Projet de protection des mammifères marins au Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), une organisation de défense de l’environnement, de telles bombes servent à couler des navires et posent aussi des risques très sérieux pour les baleines, les dauphins et les autres espèces.
L’augmentation du nombre de « prises collatérales » vient après que des études navales aient montré que la population d’orques résidentes dans le sud du pays était beaucoup plus dense que ce que les modèles précédents avaient montré.
Selon la décision, qui devrait être publiée dans le registre fédéral le 12 novembre, l’approbation de la proposition de la marine est assortie de plusieurs dispositions visant à limiter l’impact de la marine sur la vie marine. Elles incluent, mais ne sont pas limitées à :
- L’utilisation de zones d’arrêt et de mise hors service définies en fonction de l’activité des mammifères marins.
- Des mesures visant à réduire la probabilité de collision avec les navires.
- Des limitations d’activité dans certaines zones et à certaines périodes qui sont biologiquement importantes pour les mammifères marins
- La mise en œuvre d’un plan de notification et de rapport pour les mammifères marins morts ou vivants.
- Mise en œuvre d’un plan de surveillance solide pour améliorer la compréhension par la NOAA des effets environnementaux résultant des activités de formation et d’essai de la marine.
La proposition initiale a été sévèrement critiquée par les dirigeants et les militants de l’État préoccupés par les dommages potentiels causés à la population des orques résidentes du Sud, en voie de disparition, dans les eaux de l’État de Washington.
En septembre, la marine a publié une déclaration d’impact environnemental supplémentaire pour le « Northwest Training and Testing program » (programme d’entraînement et d’essai du nord-ouest) qui comprenait des commentaires publics des chefs d’État et des réponses de la marine. Dans cette déclaration, le gouvernement Jay Inslee a demandé à la marine de diminuer l’exposition aux sonars, de limiter la quantité de sons par impulsion et de surveiller les effets des exercices et des tests des systèmes sans pilote sur l’environnement.
« Je suis préoccupé par l’augmentation rapide des systèmes sous-marins sans équipage et leur utilisation à Puget Sound et au large des côtes », a déclaré M. Inslee. « Alors que la marine teste des technologies émergentes et s’entraîne sur de nouveaux systèmes, il est essentiel que nous comprenions les implications de cette évolution sur notre environnement sous-marin ».
La marine a déclaré qu’elle veillait déjà à ne pas interférer avec la vie marine. Selon la déclaration d’impact environnemental du programme de formation et d’essai du Nord-Ouest, la marine représente moins de 1 % du trafic maritime dans les eaux du Nord-Ouest du Pacifique, et la marine a « développé de nombreuses nouvelles zones d’atténuation pour éviter ou réduire les impacts potentiels sur les espèces marines ».
NOTE : Le harcèlement de niveau B est défini dans la loi américaine sur la protection des mammifères marins comme ayant le potentiel de perturber de nombreux comportements, dont la migration, la respiration, l’allaitement, la reproduction, et l’alimentation « jusqu’au point où ces comportements sont abandonnés ou considérablement modifiés ».
Traduction : C’est assez !
Source : The News Tribune
Crédit photos : ©Elaine Thompson/The Associated Pres©Lacey Young / ©John Forde/Jennifer Steven