29 juin 2020
Le Brésil prolonge le moratoire sur la pêche au piracatinga.
Ce moratoire a été mis en place pour protéger le dauphin rose de l’Amazone dont la chair et leur graisse servent à appâter le piracatinga, un poisson-chat carnivore attiré par l’odeur de la chair en décomposition.
C’est un bol d’air pour les dauphins roses de l’Amazone après que le gouvernement brésilien ait soudainement prolongé d’un an le moratoire sur la pêche au piracatinga.
Cette interdiction de pêche du piracatinga a été imposée en 2015 pour stopper le déclin des dauphins roses de l’Amazone. Le moratoire a expiré en janvier 2020, et ce malgré les appels pour sa prolongation. Ce moratoire a été aujourd’hui rétabli. Il sera effectif à partir du 1er juillet et durera un an.
Cette décision inattendue représente un réel motif de réjouissance pour la « South American River Dolphin Initiative » (SARDI), qui s’efforce d’inverser le déclin de la population de ces cétacés menacés. La capture de dauphins de rivière pour servir d’appât est l’un des facteurs clés du déclin continu du nombre de dauphins de rivière dans les rivières Amazone et Orénoque.
« Pour de nombreuses raisons, nous devons conserver et sauver ces dauphins », a déclaré Fernando Trujillo, directeur scientifique de la Fundacion Omacha.
« Les dauphins vivants peuvent rapporter plus d’argent que les dauphins morts aux communautés locales grâce à l’écotourisme. »
En plus du nouveau moratoire au Brésil, la Colombie maintient une interdiction du commerce du piracatinga instaurée en 2017, la chair du piracatinga ayant des taux élevés de mercure (le mercure est largement utilisé par les artisans et les petits orpailleurs).
« À terme, nous espérons que tous les États de l’aire de répartition des dauphins roses de l’Amazone en Amérique du Sud harmoniseront leurs lois pour restreindre le commerce du piracatinga afin de contribuer à réduire l’impact sur les populations de dauphins de rivière. »
Note de C’est assez ! : Il faut malgré tout rappeler que les dauphins roses de l’Amazone restent victimes des braconniers et des chasseurs qui poursuivent leurs activités illégales sur le fleuve Amazone. Le trafic maritime, en augmentation sur le fleuve Amazone, constitue aussi un risque majeur pour ce mammifère marin.
Les barrages hydroélectriques, l’exploitation minière, l’exploitation pétrolière ou gazière sont d’autres facteurs de menaces pour ces dauphins de rivière, ces activités engrainant une forte contamination des eaux du fleuve.
Après avoir été écartées de la liste des espèces protégées durant 10 ans, le dauphin rose de l’Amazone a réintégré la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UCIN) en 2019 car cette espèce est considérée comme en voie de disparation.
Traduction : C’est assez !
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Crédit photos :
1 – © Jaime Rojo / WWF-UK
2 – ©Naturelpl.com/MarkCarwardine/WWF