C'est assez

Bangladesh : Suspicion de braconnage après la découverte de corps de dauphins du Gange

11 mai 2020
Le cadavre éviscéré d’un dauphin d’eau douce retrouvé dans un sanctuaire au Bangladesh le 10 mai dernier fait craindre que les pêcheurs profitent du confinement dû au coronavirus pour braconner ces dauphins d’une espèce en danger. 
Des habitants de la ville de Raojan, dans le sud-est du pays, ont trouvé les restes d’un dauphin du Gange sur les rives du fleuve Halda, a déclaré Abdullah al Mamun, un responsable du département de la pêche à l’AFP. 

Le corps avait subi une incision profonde et tranchante allant du cou à la queue et des morceaux de graisse corporelle (dont on extrait de l’huile pour la médecine traditionnelle) avaient disparu, a-t-il dit.

Ce dauphin est le deuxième à être retrouvé mort dans le même sanctuaire depuis que le Bangladesh a imposé un confinement pour tenter d’enrayer le coronavirus, a déclaré Manzoorul Kibria, coordinateur du laboratoire de recherche de la rivière Halda (Halda River Research Laboratory – HRRL).

Le Bangladesh interdit la mise à mort des dauphins du Gange. C’est une espèce hautement menacée d’extinction. elle est inscrite dans la catégorie « En danger »  sur la Liste rouge de l’IUCN, en Annexe I de la CITES, ainsi qu’en Annexe II de la Convention sur les espèces migratrices (CMS).
Un fonctionnaire local, qui a demandé à garder l’anonymat, a déclaré que les habitants commençaient à pêcher au chalut sur la rivière Halda, car les policiers en sous-effectif qui patrouillent habituellement dans la région étaient occupés à faire respecter le confinement à Raojan.



« Ils essaient de gagner leur vie en attrapant du poisson illégalement », a déclaré Yasin Nawaz, chef du département forestier local, ajoutant que ces mêmes filets piégeaient également souvent des dauphins.
« Une fois que les créatures sont prises au piège, elles s’avèrent être des proies faciles pour les braconniers qui vendent leur graisse et leur huile », a déclaré M. Kibria.
« De nombreux villageois croient que la graisse de dauphin peut guérir les maladies. Elle se vend à un bon prix ».
Kibria a ajouté qu’il craignait que le dernier décès ne soit le début d’une « série de meurtres » de cette créature rare.
Selon le World Wildlife Fund, le dauphin du Gange est présent dans les réseaux fluviaux du Népal, du Bangladesh et de l’Inde et compte une population de 1 200 à 1 800 individus.
La rivière Halda abrite environ 170 dauphins du Gange, selon la HRRL.

Hormis les humains, il n’existe aucun prédateur naturel connu du dauphin du Gange 

Note : Le 29 janvier 2012, le Bangladesh a créé 3 sanctuaires pour protéger le dauphin du Gange et le dauphin de l’Irrawaddy. 

Ces zones sont situés dans les Sundarbans, une région à cheval entre l´Inde et le Bangladesh qui abrite la plus grande forêt de mangrove du monde. Ils couvrent une longueur de 31,4 km dans les rivières et canaux, et une surface de 10,7 kilomètres carrés pour protéger les deux dernières espèces de dauphins d’eau douce en Asie : le dauphin du Gange ou sousouc (Platanista gangetica gangetica) et le dauphin de l’Irrawaddy (Orcaella brevirostris)

Traduction : C’est assez ! 


Crédit photos : ©AFP / © Biju BORO / ©EIA 

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