C'est assez

«Au-delà du déplorable»: des animaux solitaires vivent dans des «boîtes en béton»

Par Michael Dahlstrom/Yahoo News Australia – 25 octobre 2019 

Dans le monde entier, des centres commerciaux aux aquariums, des animaux sont maintenus en isolement pour divertir le public.
L’un de ces animaux est une orque détenue au MarineLand Canada

Kiska, âgée de quarante-trois ans, répète son parcours dans la seule «maison» qu’elle ait connue depuis sa capture le 1er octobre 1979.

Les militants qui surveillent Kiska disent que l’animal qui autrefois vocalisait régulièrement, vocalise de plus en plus rarement.

Parmi les 60 orques gardées en captivité dans des aquariums, deux autres épaulards, Lolita et Kshamenk, sans la présence de congénères de leur propre espèce, mais ils ont la compagnie d’autres mammifères marins.


Le docteur Ingrid Visser, qui a enquêté sur toutes les orques captives qui sont exposées au public, souligne que Kiska est particulièrement «traumatisée».

La situation de Kiska est au-delà d’une situation déplorable : «Elle est maintenue à l’isolement, dans un minuscule bassin stérile», a-t-elle déclaré à Yahoo News Australia.

«Il est important que les gens sachent que ce type d’isolement social chez ces animaux est aussi douloureux que certaines blessures physiques.»
«Si vous considérez que depuis 2008, en Suisse, il est illégal de garder des poissons rouges en isolement cellulaire, il est grand temps que le reste du monde reconnaisse les souffrances que cette installation impose à Kiska.»

    « Ne jamais voir le soleil » : un ours polaire en cage en Chine

    Le Dr Visser a parcouru le monde, faisant des recherches et fournissant des témoignages d’experts sur le sort de milliers d’animaux détenus en captivité, mais certains d’entre eux sont difficiles à oublier. »
    Alors que le monde a peut-être oublié le sort de l’ours polaire nommé Pizza détenu dans un centre commercial chinois, le Dr Visser a continué à se renseigner sur sa situation.
    «Il est désolant de voir cet ours polaire, dont le sort préoccupait tellement le public ému face aux conditions déplorables dans lesquelles Pizza était détenu dans un centre commercial en Chine, et qui actuellement vit dans des conditions extrêmement déplorables dans un aquarium de Shanghai», a-t-elle déclaré.
    «Si le public savait qu’il était juste passé d’un minuscule enclos intérieur à un petit enclos intérieur, ils ne seraient pas satisfaits, tout comme Pizza.»
    «J’ai observé Pizza à l’Haichang Ocean Park et c’était tragique de le voir faire les cent pas ; cet animal qui, à l’état sauvage, aurait parcouru des milliers de kilomètres en quelques semaines à peine, est pris au piège dans une cage en béton et ne verra plus jamais le soleil ni ne sentira le vent souffler sur sa fourrure.»
    « C’est de la folie » : Un morse isolé des siens
    Un autre animal détenu à MarineLand Canada, continue de susciter beaucoup d’attention de la part des médias : c’est un morse nommé Smooshi.
    Son ancien dresseur, Phil Demers, avait participé au « Jimmy Kimmel Live » en 2007 pour raconter « l’histoire touchante » de Smooshi qui croyait que son dresseur était sa « mère » après qu’elle est été imprégnée par lui alors qu’elle était bébé.
    Cinq ans plus tard, M. Demers a quitté l’établissement, invoquant des conditions insalubres dans le parc, les autres morses étant tous morts depuis.
    M. Demers s’est vu interdire l’entrée du MarineLand pour s’être exprimé et fait maintenant actuellement face à des poursuites judiciaires de la part du parc, mais il a promis de continuer à défendre publiquement Smooshi.
    «Tout ce que je veux, c’est ce qui est dans son intérêt, c’est tout ce que je veux depuis le premier jour», a déclaré M. Demers à Yahoo News Australia.
    «Elle a perdu quatre de ses compagnons d’infortune lors des deux dernières années.»
    «Il est tout simplement insensé qu’ils ne la déplacent pas pour assurer son bien-être.»
    «Faites-la travailler» : Demande inhabituelle d’une activiste.

    La solution pour les animaux détenus en captivité est rarement simple, et alors que Demers veut que Smooshi soit déplacée hors de MarineLand, la plupart des activistes veulent que Kiska y reste, tout du moins dans un avenir proche.
    Carly Ferguson, présidente d’Ontario Captive Animal Watch, a collaboré avec le gouvernement canadien afin d’établir la loi S203 interdisant l’importation et l’exportation de mammifères marins, ainsi que leur reproduction.
    Cela a entraîne une conséquence imprévue.
    Kiska est effectivement isolée par la loi.
    Pourtant, Mme Ferguson ne veut pas qu’on la transfère dans un autre delphinarium.
    Elle craint que Kiska, si elle était envoyée dans un autre parc, soit attaquée par d’autres épaulards qui peuvent devenir très agressifs lorsqu’ils sont en captivité.
    «Après 40 ans passés au MarineLand, je ne sais même pas si elle pourrait survivre à un voyage en Chine», dit-elle.
    «Si elle était transférée dans un autre parc avec des orques qui l’attaqueraient probablement, je ne peux pas tout simplement pas l’imaginer.»
    Au lieu de cela, elle se retrouve à plaider en faveur d’une chose à laquelle elle est normalement fermement opposée, lui enseigner des tours.
    «Vous voyez, beaucoup d’activistes demandent l’arrêt d’arrêter les spectacles, mais ce que je dis, c’est qu’il faut faire faire quelque chose à cette orque.»
    «Faites-la travailler, donnez-lui quelque chose à faire.»
    Le Dr Visser ne pense pas qu’il existe une solution simple à la situation de Kiska, mais il y en a une qu’elle privilégie à toutes les autres.
    «La meilleure solution est de la déplacer dans un sanctuaire en bord de mer pour qu’elle ait des stimulations naturelles et un grand espace pour y vivre et à ce moment-là, un compagnon, ancien captif, qui pourrait être compatible avec elle, pourrait être intégré avec succès à un rythme qui convienne aux 2», dit-elle.
    «En attendant, Kiska devrait au moins recevoir un enrichissement approprié et de meilleurs soins 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, jusqu’à ce qu’elle puisse être transférée dans un sanctuaire.»
    MarineLand Canada a été contacté par Yahoo News Australia, mais n’a pas pour l’instant fait de commentaires.
    Traduction : C’est assez! 
    Crédit photos 
    Kiska :      ©Ontario Captive Animal Watch (OCAW)

                     ©Dr Ingrid Visser
    Pizza :      ©Dr Ingrid Visser
    Smooshi : ©Phil Demers 

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