10 novembre 2018
Les delphinariums japonais commencent à envisager de se tourner vers l’élevage de grands dauphins en captivité par insémination artificielle afin de maintenir leur nombre et d’éviter les critiques internationales contre l’exhibition de dauphins capturés dans la nature.
Un petit dauphin mâle nageant aux côtés de sa mère est devenu l’attraction phare de l’aquarium du Port de Nagoya après sa naissance. Ce bébé est né en mai dernier par insémination artificielle, la première naissance de ce type rapportée au Japon en 14 ans.
La mère a été retirée des spectacles six mois avant l’accouchement et continue à l’être aujourd’hui.
« Montrer comment une nouvelle vie naît et grandit, c’est le but même de l’existence d’un aquarium », a déclaré le directeur de l’aquarium, Hiroshi Nitto.
Dans l’espoir d’apprendre de ce rare succès, d’autres delphinariums du pays ont contacté les responsables du delphinarium pour en savoir davantage sur les techniques utilisées.
Actuellement, les aquariums comptent environ 200 grands dauphins et une majeure partie d’entre eux a été capturés lors des chasses au rabattage très controversées au large de Taiji, dans l’ouest du Japon.
Selon l’Association japonaise des zoos et aquariums (JAZA), le pourcentage de dauphins élevés en aquarium ne représente qu’environ 20 % des dauphins captifs.
En 2015, les aquariums ont été obligés de choisir entre continuer d’acheter des dauphins capturés à Taiji après que la JAZA ait voté à l’unanimité de suspendre leur adhésion ou de perdre leur accréditation. Ce qui avait amené certains delphinariums à annuler leur adhésion à la JAZA.
Les membres restants n’avaient d’autre choix que d’élever des grands dauphins, la JAZA avait estimé que si les aquariums du pays se contentaient d’élever des dauphins de cette espèce, leur population totale dans ces installations tomberait à 69 individus d’ici 2030 contre 200 détenus actuellement.
Les petits aquariums ayant des ressources financières limitées se heurtent à un obstacle particulièrement difficile en ce qui concerne l’élevage de dauphins, car la construction d’un bassin de maternité destiné aux femelles enceintes pour mettre leur petit au monde et pour leur permettre de les élever coûte des centaines de millions de yen.
Certaines installations ne détiennent que des femelles, car elles sont plus facile à dresser pour les spectacles.
Seuls quelques rares delphinariums gardent des dauphins en couples.
L’insémination artificielle pourrait être une solution pour les delphinariums qui espèrent voir augmenter le nombre de grands dauphins car elle permet la transmission du sperme et ne nécessite aucun transfert de dauphins.
La technique a été introduite dans des delphinariums d’autres pays, mais le Japon est relativement inexpérimenté dans ce domaine. Cette technique n’a réussi que deux fois avant Nagoya ; ces 2 opérations ayant été effectuées au Kamogawa Sea World, dans la préfecture de Chiba, près de Tokyo.
En septembre, l’aquarium de Kujukushima, Umi Kirara, dans la ville de Sasebo, dans le sud-ouest du Japon, a réussi à faire naître un bébé grand dauphin à l‘aide de cette technique. Un autre dauphin, conçu par insémination artificielle, devrait naître à l’aquarium avant la fin du mois.
Bien que ce delphinarium ne soit pas membre de la JAZA, les dirigeants de l’établissement ont déclaré qu’ils avaient opté pour l’insémination artificielle, compte tenu des critiques internationales faites à l’encontre des captures de dauphins sauvages à Taiji.
« Si vous tenez en compte des coûts, il est plus facile et moins onéreux d’acheter des dauphins capturés, mais la reproduction est la tendance du moment », a déclaré Mr Nitto, de l’aquarium de Nagoya, ajoutant qu’il s’attend à ce que de plus en plus d’installations commencent à se tourner vers l’insémination artificielle.
Traduction : C’est assez !