RÉPONSE DE C’EST ASSEZ ! AU MARINELAND D’ANTIBES QUI SE GLORIFIE D’AVOIR OBTENU UN LABEL « BIEN-ÊTRE ANIMAL »
Source photo : Végémag |
Dans un communiqué du 2 février 2018, Marineland s’est félicité d’avoir obtenu de la American Humane une certification assurant « du confort, du bien-être, et du bon traitement des animaux vivant dans des zoos, aquariums et centres de conservation à travers le monde ».
Mais quelle est la valeur réelle d’un tel label créé et décerné par une organisation dont le « comité scientifique » est constitué en majorité de personnes ayant des liens avec l’industrie des parcs zoologiques et/ou du spectacle ?
En effet, plus de la moitié des quinze membres du « Comité Scientifique consultatif indépendant composé de spécialistes internationalement reconnus dans le domaine de la santé, du comportement et de l’éthique animale » ont des liens directs avec le business des parcs zoologiques (cadres de différents zoos et d’un cirque, spécialiste du clicker training…). L’un des deux dirigeants du comité est un spécialiste à la retraite de l’« entraînement et de la gestion des animaux exotiques » du zoo de l’Université de Moorpark (Californie).
À noter également que l’American Humane (anciennement American Humane Association, AHA) est à l’origine de la mention « Aucun animal n’a été maltraité lors du tournage » au générique des films d’Hollywood, mention dont l’attribution fait polémique. Lors de plusieurs tournages, pourtant validés par cette mention, de nombreux animaux, faute de traitements appropriés, ont trouvé la mort (Le Hobbit, Cheval de Guerre, Pirates des Caraïbes, There Will Be Blood…), été en danger mortel (l’Odyssée de Pi), ou maltraités par leurs dresseurs (Antartica). De nombreux témoignages d’ex-membres ou de membres de la AHA dépeignent une organisation sous la coupe de l’industrie du spectacle.
N’Y A-T-IL PAS RISQUE DE CONFLIT D’INTÉRÊT ENTRE L’ÉQUIPE CHARGÉE DE L’ÉVALUATION « SCIENTIFIQUE » ET LES ENJEUX FINANCIERS DE L’INDUSTRIE DES PARCS ZOOLOGIQUES ?
Le parc précise que les « critères exhaustifs de l’American Humane Conservation program permettent de vérifier tous les aspects du bien-être et du confort animal, dans des domaines d’évaluation incluant » notamment :
– « Une excellente santé ». Que dire des stéréotypies, des dents usées et/ou attaquées jusqu’à la pulpe, des maladies rénales, de l’intubation forcée, des administrations de divers médicaments et du chlore qui brûle la peau, les yeux et les poumons ?
Une nourriture est-elle considérée de qualité quand elle est constituée de poissons décongelés et de gélatine ?
– « Des interactions sociales positives au sein des groupes d’animaux ». Cette condition est-elle remplie en cas de formation et de séparation arbitraires des groupes sociaux entraînant stress et agressions entre les individus ?
Ces mêmes interactions « entre les animaux et les soigneurs » peuvent-elles réellement être qualifiées de positives quand elles sont basées sur le chantage à une nourriture rationnée ?
– « un lieu de vie sécurisé et stimulant ». Peut-on parler de sécurité quand les animaux sont forcés de cohabiter dans des espaces trop étroits et trop peu profonds pour se soustraire à l’agression d’un congénère, aux rayons brûlants du soleil, ou aux yeux du public ?
A-T-ON OUBLIÉ QUE SUITE AUX INONDATIONS D’OCTOBRE 2015, UN GRAND NOMBRE D’ANIMAUX ONT PÉRI, DONT L’ORQUE VALENTIN, À SEULEMENT 19 ANS !
Peut-on parler de stimulation dans un bassin bétonné, stérile, exigu et monotone ?
Le Dr Robin Ganzaert (PDG de American Humane) indique que ce programme de certification est « indispensable pour les espèces animales remarquables et menacées que nous souhaitons tous préserver. »
Peut-on avancer l’argument de la préservation quand on sait qu’aucun des cétacés détenus ne fait partie des espèces menacées et que trois dauphins (Eclair, Mila-Tami et Alizé) et deux orques (Freya et Valentin) sont décédés à des âges précoces entre 2015 et 2016 au Marineland d’Antibes.
L’arrêté devait mettre fin à la reproduction des cétacés en France et fixer des normes bien plus strictes en matière de taille et de profondeur de bassin, de mode d’alimentation et de conditions de vie en générale. Le parc se félicite aujourd’hui de l’annulation de cette nouvelle réglementation pour cause de « vices de procédure ». Rappelons cette phrase de Jon Kershaw (directeur animalier du Marineland d’Antibes), dans Libération en mai 2017 :
« Les dauphins et les orques sont notre produit d’appel. Sans eux, pas de sauts. Pas de sauts, pas de spectacles. Pas de spectacle, pas d’argent. »
La captivité est une maltraitance en soi pour ces supers prédateurs parcourant des centaines de kilomètres par jour en milieu naturel.
Le Dr. Robin Ganzaert estime que tous les animaux, y compris ceux détenus dans les zoos et les aquariums, ont « droit à un traitement humain », nous estimons de notre côté qu’ils ont surtout droit à un traitement adapté à leurs besoins physiologiques et psychologiques.
La polémique AHA : Animaux maltraités à Hollywood : une enquête dénonce l’envers du décor
La composition du « comité scientifique » de la American Humane : SCIENTIFIC ADVISORY COMMITTEE
Auteur : C’est Assez!
Crédit photo :
Wikie (Marineland Antibes) : Hell-N – For freedom No cap’