C'est assez

Tilikum, l’Orque du Film Blackfish, Est Mort

Tilikum, l’orque rendue célèbre par le documentaire Blackfish, s’est éteint. Il avait environ 36 ans et en aura passé 33 en captivité. Emporté par une infection pulmonaire d’origine bactérienne, il restera à jamais le symbole du combat contre la captivité des cétacés. C’est Assez! lui rend hommage en ce triste jour.


L’épaulard avait été capturé dans les eaux islandaises en Novembre 1983, puis placé dans un bassin à l’aquarium d’Hafnarfjörður, près de Reykjavik, en attendant son transfert. Séparé de sa mère à l’âge de 2 ans, l’épaulard ne reverra plus jamais l’océan à partir de ce moment.

Il rejoint le continent américain au parc Sealand of the Pacific (Canada), où il subira les attaques des deux femelles dominantes partageant son bassin. Le dressage commence alors pour le jeune épaulard qui doit se produire en spectacle huit fois par jour, sept jours sur sept. Le stress, la privation, ce nouvel environnement hostile et l’épuisement lui donnent des ulcères à l’estomac.

C’est à Sealand qu’il fait sa première victime, une dresseuse du nom de Keltie Burne. Après une chute dans le bassin, les trois orques s’attaquent à elle. Il faudra plus de deux heures pour que les autres employés du parc puissent récupérer son corps.

Peu de temps après ce décès, Tilikum sera transféré au parc SeaWorld d’Orlando, en 1992. Le parc Sealand fermera peu de temps après son transfert.

Sa seconde victime, Daniel P. Dukes, meurt en 1999. Ce marginal s’était introduit dans le bassin de Tilikum après la fermeture du parc. Son corps sera retrouvé le lendemain matin. 

Mais le décès le plus retentissant survient en 2010, lorsque Tilikum tue Dawn Brancheau, une dresseuse expérimentée de SeaWorld. À partir de ce moment-là, plus aucun dresseur ne sera autorisé à entrer dans l’eau avec les orques.

Dawn Brancheau et Tilikum. 
C’est cet « accident » qui sera le point de départ du documentaire de Gabriela Cowperthwaite, Blackfish. Diffusé sur la chaîne américaine CNN le 24 octobre 2013, le film provoque un véritable raz-de-marée aux Etats-Unis. Le public américain découvre alors les mensonges du parc SeaWorld et surtout la souffrance des orques captives. Depuis cette date, l’entreprise américaine ne cesse de subir « l’effet Blackfish »: perte de confiance du public, chute du nombre de visiteurs et de ses actions en bourse… Malgré tous ses efforts, SeaWorld peine à redorer son blason. En mars dernier, lors d’une conférence de presse, le PDG du groupe Joel Manby annonçait la fin de la reproduction de ses orques captives et l’arrêt progressif des spectacles théâtraux qui ont jadis fait son succès (lire notre article sur le dernier spectacle des orques de SeaWorld San Diego ici).


Bande-annonce de Blackfish:


Tilikum aurait pu mourir autrement, et surtout ailleurs que dans un bassin chloré. Il y a quelques mois, le PDG de l’entreprise Munchkin avait proposé à SeaWorld 1 million de dollars pour que l’orque soit placée dans un sanctuaire marin, et qu’il puisse enfin retrouver l’océan. Mais dans son aveuglement entêté, l’entreprise a refusé l’offre. 

Exploité toute sa vie, Tilikum a aussi été un reproducteur de choix pour SeaWorld et compte de nombreux descendants – dont presque tous sont issus d’inséminations artificielles. Aujourd’hui, près de 54% des orques de SeaWorld sont des descendants de Tilikum.


Dans le communiqué annonçant sa mort, SeaWorld déclare: « (…) il est important de rappeler que Tilikum a eu une vie longue et enrichissante à SeaWorld, et qu’il a incité des millions de personnes à s’intéresser à cette espèce incroyable ».

Outre le dégoût que nous inspire cette phrase, nous espérons de tout coeur que la mort de Tilikum coulera définitivement cette entreprise.

Merci, Tilikum, d’avoir ouvert les yeux et les consciences de tant de personnes à travers le monde. Ta mort ne sera pas vaine, nous nous battrons pour ceux qui restent enfermés dans ces prisons chlorées.

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