23 décembre 2020
Certaines orques de l’Antarctique peuvent parcourir près de 10.000 km pour rejoindre la chaleur des eaux tropicales.
Crédit photo : ©Todd Thimios |
En janvier 2009, John Durban et Robert Pitman du Service des Pêches des Etats-Unis ont équipé douze orques de « type B » d’une balise satellitaire.
Les orques de «type B» peuplent les eaux côtières de l’Antarctique près de la banquise, lieu le plus propice pour la chasse au phoque et aux manchots.
La moitié des balises placées sur la nageoire dorsale des orques par l’équipe de biologistes américains a cessé de fonctionner au bout de trois semaines, mais les six restantes ont prouvé durant deux ans que ces cétacés étaient d’étonnants voyageurs.
« Nos orques marquées ont emprunté le chemin le plus court en direction des eaux chaudes, au nord de la zone de convergence subtropicale, ralentissant leur vitesse de nage au fur et à mesure que les eaux se réchauffaient ». expliquent J. Durban et R. Pitman.
Elles ont traversé l’Atlantique à une vitesse de croisière pouvant atteindre 10 km/h, depuis les îles Malouines jusqu’aux eaux tropicales situées au large des côtes de l’Uruguay et du Brésil.
L’une des orques est retournée en Antarctique après avoir parcouru 9.400 km en seulement 42 jours.
Il s’agit de la première preuve de migration des orques sur de longues distances. Mais pourquoi ces migrations en ordre dispersé par des individus isolés exactement ?
Il ne s’agit vraisemblablement pas d’une migration liée à la recherche de nourriture ou à la reproduction, un nouveau-né ne pouvant supporter un tel périple.
Les cétacés ont en effet périodiquement besoin de réparer et de renouveler leur peau, notamment pour se débarrasser d’algues unicellulaires qui s’y incrustent.
Mais les orques risqueraient de ne pas survivre si elles faisaient leur mue dans des eaux dont la température en surface ne dépasse pas 1,9°C.À l’inverse, les eaux tropicales vers lesquelles ils se dirigent ont une température comprise entre 21 et 24°C en moyenne.
John Durban et Robert Pitman pensent plutôt que les orques entreprennent leur odyssée pour pouvoir muer en toute sécurité !
Source : La Presse Ca